Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 21:03

 

 

 

Ça y est, le jour du grand départ est arrivé. Nous chargeons nos sacs et nos provisions dans sa « Mathoubathouda», un 4x4 qui a fait plusieurs fois le tour du Lesotho, et qui a passé de nombreux cols ces quinze dernières années, alors que les routes n'existaient pas encore... J'en veux pour preuve, les nombreux badges fixés sur sa carrosserie...

 

 

Lesotho NL2 A1Lesotho NL2 A1Lesotho NL2 A1

 


Notre destination : le barrage de Katse... Depuis Maseru, nous traversons les champs jaunes du «lowland», avec, de temps à autres, des concentrations de fleurs roses... Ce sont des Cosmos... Elles sont partout... Elles ont été importées du Mexique par mégarde pendant la guerre des Boers, car les britanniques étaient en pénurie de foin pour nourrir leurs 130.000 chevaux. C'est simple... Tu as une question sur le Lesotho... René-Paul a la réponse... Il a passé ses treize dernières années à sillonner les routes du pays, à lire sur le pays, et donc il connait tout et tout le monde... Une chance que de voyager avec lui...

 

 

Lesotho NL2 A2Lesotho NL2 A2Lesotho NL2 A2

 


La route que nous avons empruntée pour nous rendre au barrage a été construite par les français. C'est un chef-d'oeuvre d'ingénierie, puisqu'elle suit, sur 121 kilomètres, la courbe des montagnes, et atteint son point le plus haut au niveau du col de Mafika-Lisiu, situé à 3090 mètres d'altitude. Elle est la première étape du « Lesotho Highlands Water Project », un projet hydraulique débuté en 1986, visant à alimenter l'Afrique du sud en eau, et le Lesotho en argent...

 

 

Lesotho NL2 A3Lesotho NL2 A3 Lesotho NL2 A3

 

 


Après trois-quatre heures de route, nous arrivons au réservoir. Il contient jusqu'à deux millions de mètres cube d'eau, provenant de la rivière Malibamat'so. Lors de notre arrêt photo, des enfants nous tendent des truites saumonées éventrées. Nous aurions eu de quoi la cuire, notre déjeuner aurait été tout trouvé...

Grâce à la quantité d'eau disponible au Lesotho (75 fois supérieure à la consommation nationale), chaque mois, il encaisse 32 millions de rands, pour fournir 30 m³/s d'eau à l'Afrique du sud. 60 % de l'eau consommée par les Sud-africains provient du Lesotho. Autant dire que les sud africains ont intérêt à être sympa avec leurs voisins... L'eau, c’est leur « or blanc »... Ce n'est pas pour rien que leur devise nationale est : « Khotso, Pula, Nala » (en Sesotho : « Paix, pluie et prospérité »).

 

 

Lesotho NL2 A4Lesotho NL2 A4Lesotho NL2 A4

 

 


Le barrage, nous l'avons visité... Je ne savais même pas qu'on pouvait rentrer à l'intérieur du mur, et que l'on y trouverait un dédale de couloirs... Il a été construit par un consortium impliquant Bouygues et six autres entreprises internationales. C'est le plus haut d'Afrique (1993 mètres au dessus du niveau de la mer) et le second plus grand d'Afrique (185 mètres de haut, 710 mètres de long et 60 mètres d'épaisseur), après celui du lac Volta Akosombo au Ghana. Les travaux ont été achevés en 1996 et a il a été mis en service en 1997.

 

 

Lesotho NL2 A5Lesotho NL2 A5Lesotho NL2 A5




Ce barrage qui est la fierté du pays (il contribue à hauteur de 5 % du PIB), ne fait pas que des heureux. Ce qu'ils ne disent pas dans leur visite guidée, c'est que sa construction a déplacé une centaine de personnes, et que les habitants qui ont été déplacés, n'ont désormais accès à l'eau courante que six mois par an, puisque pendant les mois d'hiver austral, leur robinet collectif est à sec, les contraignant ainsi à marcher quatre à cinq heures pour récupérer de l'eau. Leur seul bénéfice : la vue qu'ils ont sur le réservoir qui recouvre leurs anciens champs !

Nous, le réservoir, c'est en sirotant un thé au couché du soleil que nous l'avons observé... et puis en parlant de sa galerie à Fouriesburg, des relations qu'il entretient avec le consulat et les instances gouvernementales pour promouvoir son travail (pas très bonnes à vrai dire, car la Ministre de la culture n'a même pas daigné faire le déplacement pour le vernissage de l'exposition), du projet sur lequel il travaille (un photo reportage sur les peuples et leur portable... Il semblerait que les Basothos y consacrent 30% de leur budget...), et de son étique professionnelle aussi... Quand il utilise une photo, il essai de retrouver son sujet pour lui en donner un exemplaire, et quand il en tire un bénéfice en vendant un de ses clichés, il met un point d'honneur à en rétribuer une partie à son modèle... Puis après notre dîner de truite saumonée au restaurant de l'hôtel, j'ai eu droit à une projection privée de ses photos, avec la petite histoire qui va avec... Fascinant...

 

 

Lesotho NL2 A3Lesotho NL2 A4

Lesotho NL2 A4B

 

 


Vu la bonne journée que nous avions passée la veille, nous avons décidé de continuer notre road trip ensemble. Chaque jour de notre voyage à durée indéterminée (tous les jours étaient potentiellement notre dernier jour ensemble), j'avais droit à la pause thé de 10h00 dans un endroit bucolique, à un pique-nique avec vue et à des anecdotes croustillantes sur ce qu'il avait pu vivre à l'endroit que nous traversions, les années précédentes...  

 

 

Lesotho NL2 A6Lesotho NL2 A6Lesotho NL2 A6

 


Notre route nous a menés au parc de Shelabathebe, dans la chaîne du Drakensberg (côté Lesotho cette fois)... En chemin, nous avons longé les gorges formées par le fleuve Orange, le plus long d'Afrique du sud (2200km), eu la chance de croiser un groupe de jeunes hommes en tenue traditionnelle, qui partaient s'isoler dans la montagne pour leur rite de passage de la vie d'enfant à la vie d'adulte (fait rare que de les croiser), et avons passé le col de Matebeng au couché du soleil. C'était moins une, car une piste complètement défoncée, où même les 4x4 ont du mal à passer, à 3001m d'altitude (il faut être précis, c'est l'altitude officielle), et qui est le terrain de jeu des passeurs de drogue... Pas très rassurant tout ça... Ce qui nous a mis dedans en terme de timing, c'est le GPS qui était complètement largué... Il ne comprenait pas que l'on fasse du "hors piste"... Vu le nombre de nouvelles routes créées ces derniers temps, Garmin n'a pas eu le temps de faire ses mises à jour !

 

 

Lesotho NL2 A6Lesotho NL2 A6Lesotho NL2 A6Lesotho NL2 A6Lesotho NL2 A6



Nous sommes finalement arrivés, sur les coups de 20h00, dans le parc national, où nous avons fait un safari nocturne pour trouver la bonne piste qui nous mènerait à notre hébergement, l'ancienne maison de campagne du Premier Ministre Lesothen. Certainement très luxueuse en son temps, la maison en question a un charme désuet et "old fashion" : lampes à gaz, grandes cheminées, meubles anciens... Ce jour là, nous n'étions pas seuls, car c'était le « Human Right Day », un jour férié en Afrique du sud, et tous les Sud-africains ont l'air de s'être donnés rendez-vous au Lesotho... Un groupe de huit personnes (quatre adultes, quatre enfants originaires de Johannesburg) avait investit les lieux : et quand je dis investi... Les placards, le frigo, tout était plein... Comme à la maison ! Le self catering est très populaire chez les Sud-africains. Ils chargent leur voiture des provisions qu'ils auront besoin pendant la durée de leur vacances, et utilisent les ustensiles mis à leur disposition dans les hébergements. Tout y est, le nécessaire pour le braai aussi, bien évidemment !

Ce n'est que le lendemain, en allant sur le palier de la porte au levé du jour, que je découvre où nous avons atterris... Waaaahooooo, un paysage grandiose de montagnes... Aussi beau, si ce n'est plus que le Drakensberg côté Afrique du sud. On se sent tout petit dans cette immensité...

 

 

Lesotho NL2 A8Lesotho NL2 A8P1330861P1330851Lesotho NL2 A8

 

 

 

Alors que j'en suis encore à tenter de prendre la photo qui rendrait le paysage aussi beau qu'il ne l'est en réalité, René-Paul, lui, en tant que photographe professionnel et spécialiste de la région, est à la recherche des détails : la naissance de cours d'eaux et l'étude du lit des rivières, les traces d'habitation (ou du moins des traces humaines) dans les formations rocheuses qui dessinent le paysage, les animaux qui sortent de temps à autres de leur planque... Avec lui, pas besoin de guide ou de carte... Il te repère tout de suite le Thabana Ntlenyana (3.482 m) et le Makheka (3.461 m), les deux sommets les plus hauts de la chaîne.

 

 

Lesotho NL2 A8 BLesotho NL2 A8 BLesotho NL2 A8 BLesotho NL2 A8 BLesotho NL2 A8 B

 

 


Lui pas très rando, et moi, pas très glandouille, nous nous sommes mis d'accord de mettre les voiles et de reprendre la route dans l'après-midi, afin de commencer la longue route qui nous aurait attendu le lendemain. Nous avons ainsi eu plus de temps pour nous arrêter...

La route pour Malealea, ce sont toujours des petits villages avec des maisons en pierres et des pêchers... La particularité dans la région de Qacha's nek, c'est les couleurs utilisées pour peindre le contour de la porte et des fenêtres... Si ma mémoire ne me fait pas défaut, c'est dans ces environs qu'on a essayé de rechercher le faucheur de blé qu'il a photographié précédemment et qu'il a mis dans son livre...

 

 

Lesotho NL2 A9Lesotho NL2 A9Lesotho NL2 A9Lesotho NL2 A9Lesotho NL2 A9

 

 


Les paysages sont toujours aussi grandioses et dramatiques avec ces dongas, ces immenses crevasses dans le sol, causées par la déforestation (entre 1990 et 2010, le Lesotho a perdu 4.000 hectares de forêt primaire, soit l'équivalent de 150.000 cours de tennis), la sur-cultivation des terres (en partie causée par l'expropriation des meilleures terres cultivables par l'actuel Free State dans les années 1860), et les pluies abondantes (entre 700 mm et 800 mm d'eau par an) qui, chaque année, emporte le sol avec elles. Tu y trouves également, toujours présentes, des traces du passé, telles des empruntes de dinosaures, ou des églises et des missions construites par les missionnaires français...

 

 

Lesotho NL2 B1Lesotho NL2 B1Lesotho NL2 B1Lesotho NL2 B1Lesotho NL2 B1

 

 


C'est en fin d'après midi, le jour suivant, que nous sommes arrivés à Malealea... À point nommé, pour assister au concert d'un groupe local, jouant avec des instruments très locaux, puisque fabriqués avec des boîtes de conserve. Le Lodge où nous sommes restés est géré par ses amis. L'ambiance y est très relax... Le soir, c'est vin, guitare et chants autours du feu...

 

 

  Lesotho NL2 B3Lesotho NL2 B3

 

 

Un «must do» au Lesotho, c'est une randonnée à poney... Chose faite à Malealea, même si, selon moi, ce n'est certainement pas le meilleur endroit pour faire une randonnée équestre. Le terrain n'est que caillasse, falaises et chemin pentus à descendre, et j'avais mal aux chevilles et aux genoux pour ma monture... mais la cascade à l'arrivée, la cueillette des pêches en chemin et la compagnie, valaient vraiment le coup...

C'est sur le dos de Ritten, un Shepard poney, et en compagnie d'un couple mixte que nous nous sommes rendus à la cascade... Lui est sud-africain noir, originaire de Soweto, le fameux Township de Johannesburg, elle est blanche et originaire d'Angleterre. Ils se sont rencontrés il y a un an et demi grâce à leur travail. Ils bossent tous les deux dans le bâtiment et ont travaillé sur la mise au point du Gautrain, le train de Johannesburg qui ne marche pas tant que ça, du fait de son prix. Il m'a lui même confirmé qu'il aurait mieux valut développer le réseau existant, plutôt que de créer un nouveau système qui a coûté une fortune au contribuable et que personne n'utilise... Mon accent lui était familier, car il à travaillé avec pas mal de français de chez Bombardier... Aujourd'hui, ils ne travaillent plus ensemble, car elle a été mutée, en Irak. Elle alterne quatre semaines de travail et quatre semaines de vacances, ce qui lui permet de rendre visite à son homme... Il me disait qu'en Afrique du sud, les couples mixte ne sont pas encore rentrés dans les mœurs...

J'ai voulu avoir son impression sur la façon dont il avait vécu l'apartheid... Pour lui, ce n'est pas tant les interdictions qui ont été fixées contre les noirs qui l'ont fait souffrir, mais plus l'absence d'opportunités et le manque d'espoir dus à sa couleur de peau. Il me disait qu'on le voit d'abord comme un noir, avant de voir en lui un ingénieur... Selon lui, les blancs ont toujours une certaine rétissance contre les noirs, une peur... Un des événements qui l'a marqué, c'est, le jour où il est entré dans la zone blanche, lors des émeutes de Soweto, et qu'avec ses camarades de classe, il a chanté des chants de liberté. La police l'a foutu dehors comme un malpropre...

 

 

 

Lesotho NL2 B4Lesotho NL2 B4Lesotho NL2 B4Lesotho NL2 B4Lesotho NL2 B4

 


À notre retour, j'ai enchaîné avec une visite du village. La petite centaine d'habitants qui y vit n'a ni eau, ni électricité, et survit grâce au Lodge qui s'y est installé, et qui emploie 25 personnes, et utilise régulièrement les services de guides locaux, leur permettant ainsi d'avoir un revenu.

C'était dimanche, et le dimanche c'est jour de picole... Bien que les autres jours de la semaine, ils picolent aussi ! La vie se passe dehors, la bière locale et artisanale coule à flot. Normal, à 5 malotis (0,50 euros) la pinte, pourquoi s'en priver ? J'ai visité l'usine de production... une hutte, semblable à toutes les autres, si ce n'est l'odeur de fermentation qui s'en dégage... Tous les habitants sont assis à l'extérieur, par terre ou sur un banc, et beaucoup d'entre eux, en particulier les femmes, ont les yeux qui brillent...

 

 

Lesotho NL2 B5Lesotho NL2 B5Lesotho NL2 B5Lesotho NL2 B5Lesotho NL2 B5

 


Et puis il a commencé à pleuvoir... la grosse averse avec des grêlons de 2cm de diamètre. Tout le monde s'est mis à courir, et les allées du village se sont littéralement vidées. Je me suis protégée sous le porche d'une des maisons en attendant que cela passe... Ne pouvant pas vraiment discuter (du fait de la barrière linguistique), nous avons passé notre temps à danser au son de son transistor... Une fois l'averse passée, les "rues" se sont remplies à nouveau, et la vie a repris son cours... Certains ont trouvé le meilleur endroit pour se protéger de la pluie : le club local !

 

 

Lesotho NL2 B6Lesotho NL2 B6Lesotho NL2 B6Lesotho NL2 B6Lesotho NL2 B6

 

 


Ça y est, mon « voyage de luxe » touche à sa fin... René-Paul doit rentrer à Maseru pour rencontrer les clients qui lui ont acheté des photos lors de son exposition, quand à moi, je vais retrouver mes taxis et taxi rank pour finir ma découverte du Lesotho... Il me laisse à Roma, la route qui mène aux chutes de Semonkong.

J'ai attendu un bus, mais il n'est pas venu, donc j'ai arrêté une voiture... À son bord, un couple mixte : la femme est originaire du Lesotho, mais l'a quitté pour Cape Town il y a plus de 20 ans, sans jamais y avoir remis les pieds ; l'homme est britannique et est arrivé en Afrique du sud il y a six mois. Ils travaillent dans la même boite, lui dans l'ingénierie portuaire et elle au département juridique. Nous allions au même endroit, donc ils m'ont donné un "lift" dans leur Toyota Yaris. Youhououou, une citadine sur une piste défoncée, ça secoue !

 

 

Lesotho NL2 B7Lesotho NL2 B7Lesotho NL2 B7

 

 


Ce jour là, le ciel était chargé, très chargé, mais les rayons du soleil qui parvenaient à transpercer les nuages, donnaient une lumière particulière au paysage... À notre arrivée, j'ai fait la connaissance d'un Belge et d'une Hollandaise, IxxxxxxE. Elle vit depuis 7 ans au Zimbabwe, où elle gère une ONG s'occupant d'enfants handicapés. Elle me racontait que la vie au Zimbabwe n'est pas très facile car en plus d'une vie chère (le gouvernement a dû légaliser le dollars américain comme monnaie locale, car suite à une inflation dramatique, le dollars zimbabwéen était trop petit pour contenir tous les zéros de sa valeur...), le gouvernement fait la chasse aux «blancs». Après avoir pris toutes leurs propriétés, ils essaient de les chasser les uns après les autres, et durcissent les lois d'immigration. Son visa de travail étant arrivé à échéance, elle doit maintenant sortir du pays tous les mois pour remettre les compteurs à zéro et jongler avec ses deux passeports (en Hollande, tu as droit à deux passeports si tu vis dans un pays politiquement instable), afin de ne pas attirer l'attention sur la fréquence de ses séjours dans le pays... En attendant de voir ce qu'il se passe après les élections de juillet, elle prend le look touriste pour éviter d'avoir des problèmes avec les locaux qui veulent voir les blancs partir... Vie palpitante n'est-ce pas ?!

Nous avons marché dans la campagne jusqu'à ce que la pluie commence à tomber, puis nous nous sommes réchauffées au coin du feu en sirotant un thé... Un après-midi d'hiver en été ! Avec notre serveur, nous essayions de lui parler en français. Il avait déjà sa liste de mots de base qu'il s'était préparée quand les candidats de Pékin Express avaient passé une de leurs épreuves ici... Aucun d'eux ne parlaient un mot d'anglais, nous a-t-il dit...

 

 

Lesotho NL2 B8Lesotho NL2 B8Lesotho NL2 B8

 


Et puis ce fut l'heure de l'apéro... Trois Sud-africain originaires de Johannesburg nous ont rejoint... Ils sont tous les trois ingénieurs, ont fait leurs études ensemble, mais se sont spécialisés, chacun, dans un secteur diffèrent... deux dans la mécanique, un dans la robotique. On a bu un premier shot (un cocktail à base de liqueurs de chocolat, d'amarula et de fruits rouges), puis une soupe de lentilles, puis un second shot... et puis après ça, nous avons dansé le «Langarm» ou le « Sokkie», cette danse de salon, très populaire, qui s'assimilerait à notre rock. Il paraîtrait que je la danse très bien ! On a passé une tellement bonne soirée qu'on s'est tous donnés rendez-vous le lendemain pour faire un "Donkey Pub Crawl" (la tournée des bars à dos d'âne). Tout un programme !

 

 

Lesotho NL2 B9Lesotho NL2 B9Lesotho NL2 B9Lesotho NL2 B9Lesotho NL2 B9

 


Le lendemain, j'ai été découvrir ce pourquoi j'étais venue ici... Les chutes de Semonkong, les plus hautes d'Afrique australe (204 mètres de déferlement). Il y a différentes façons de les découvrir : les descendre en rappel, ça, je l'ai skippé, car les consignes de sécurité m'ont fait flipper, la rando à cheval, ça, je lai skippé, car j'avais encore mal aux fesses de l'équitation que j'avais fait deux jours avant, et la marche, la meilleure option quand tu connais le chemin... Ce qui n'était pas vraiment mon cas ! Tous les 500 mètres, je demandais ma route... D'abord aux cavaliers qui traversaient les champs au galop, puis aux écolières du village que j'ai pu croiser... jusqu'à ce que je ne trouve plus personne...

 

 

Lesotho NL2 C1Lesotho NL2 C1Lesotho NL2 C1Lesotho NL2 C1Lesotho NL2 C1

 

 


Je les ai finalement trouvées, mais pas d'assez prêt à mon goût, donc j'ai contourné la falaise, suivi la rivière, marché à flanc de falaise, traversé la rivière, et n'en voyant pas le bout, ni de chemin clair, je déclaré forfait... Et j'ai bien fait, car en marchant dans la direction opposée, j'ai pu voir les chutes sous leur meilleur angle, et je me suis rendue compte que la rivière que j'avais traversée, est celle qui se déverse 200 mètres plus bas ! Pas besoin de la descente en rappel... J'ai aussi eu ma dose d'adrénaline !

 

 

Lesotho NL2 C2Lesotho NL2 C2Lesotho NL2 C2

 


À mon retour, notre "Donkey Pub Crawl" avait été annulé. Il pleuvait (comme à peu prêt tous les jours ici), et puis la tournée des bars à 14h00... J'ai donc laissé tombé ma monture, et suis allée sous la pluie, dans le village de Semonkong. La ville compte pas moins de 8.000 habitants, et est situé à 2.275 mètres d'altitude, d'où son climat humide et son nom signifiant "place of Smoke".

La ville, vous prenez la description de Mokhotlong du début de cet article, c'est la même chose... Toutes les villes du Lesotho sont construites sous le même schéma. La seule variante... Le nombre de chinois !

 

 

Lesotho NL2 C3Lesotho NL2 C3Lesotho NL2 C3Lesotho NL2 C3Lesotho NL2 C3

 

 


C'est en cherchant à remplacer mon parapluie qui n'a pas résisté au voyage, que je suis tombée sur l'un d'eux. Fung est arrivé au Lesotho en 2008. Il est originaire de Shanghai. Questions simples, réponses simples...
- Ça te plait le Lesotho ? Non
- Pourquoi es tu venu ? Business

Ces dix dernières années, suite au rétablissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Lesotho, les chinois ont débarqué en masse, et ont ouvert des magasins dans les petites villes et villages isolés du pays, où personne ne veut travailler... Ils seraient entre 10.000 et 20.000, soit environ 1% de la population. La plupart des locaux ne les aiment pas... Ils seraient responsables de la faillite de nombreux commerçants, en pratiquant des prix 20 à 50 % moins chers. Et puis ils sont accusés d'engranger un maximum d'argent, afin de l'envoyer à leur famille restées au pays...

Pour mon parapluie, Fung m'a conseillé d'aller voir le magasin d'a côté, tenu lui aussi par une chinoise, elle aussi de Shanghai, et pour cause, ils sont frère et sœur... Même questions, même réponses... Le Lesotho ne lui plait pas, elle est là uniquement pour le business... Ils sont contents, car dans un mois, ils repartent en Chine visiter leur famille. Ce qui m'a quand même impressionnée, c'est qu'ils parlaient tous les deux couramment le Sesotho. Ils l'ont appris en écoutant les gens parler, m'ont-ils dit...

 

  Lesotho NL2 C4

Le jour d'après, nous avons, avec IxxxxxxE, pris le bus pour retourner à la "grand ville". Sous la pluie et dans le brouillard, comme d'habitude ! À Maseru, j'ai retrouvé mon Spur et ma connexion internet, CxxxxxE, ma couchsurfeuse française, et la vie nocturne et culturelle de la capitale. Ce soir là, c'était la clôture de la semaine de la francophonie organisée par l'Alliance Française, et pour l'occasion, DJ Labelle, un DJ de l'ile de la Reunion était venu faire son concert. Il faisait la tournée de toutes les Alliances Françaises Sud-africaines, et nous avons fini la soirée au restaurant de l'hôtel de luxe de la ville à parler de nos vies respectives.

 

 

Lesotho NL2 C4Lesotho NL2 C4Lesotho NL2 C4

 

 
Ma dernière visite fut Morija. Avec IxxxxxxE, nous avons visité cette ville où, en 1833, les protestants français ont établi leur première mission et les premières «vraies» écoles aussi... C'est grâce à eux que le Lesotho a un taux d'alphabétisation aussi élevé (72 % pour les hommes, 93 % pour les femmes - l'un des plus élevé d'Afrique). Avant leur arrivée dans le pays, les écoles étaient peu nombreuses, et le nombre d'élèves très faible. Les cours dispensés se limitaient à la lecture et l'écriture à un niveau élémentaire, ainsi qu'à un apprentissage professionnel de base pour les garçons, et domestique pour les filles...

Ils commencèrent par l'évangélisation du territoire, offrant ainsi aux locaux un degré d'instruction « occidental » assez élevé, et développèrent l'éducation dans tout le pays. De nombreuses écoles ouvrirent leur portes, au point qu'aujourd'hui, tu découvres le nom du village où tu te trouves, grâce au panneau indiquant le nom de l'école. Aujourd'hui, 87 % des enfants sont scolarisés, et pour continuer sur cette lancée, le gouvernement a supprimé les frais de scolarité favorisant l'accès à l'éducation pour tous...

J'ai eu l'occasion de rencontrer un de leurs descendants, Patrick Rorke, quatrième génération à être installée ici. Il fait partie des rares personnes qui sont restées (il ne reste qu'une demi douzaine de familles, contre 200 au paravant). Il est originaire d'un village à la frontière de la Suisse et parle un français presque parfait. Il est artiste à la Maeder House, l'un des plus anciens bâtiments du Lesotho (il date de 1843), et se bat pour perpétuer la culture traditionnelle Basotho en formant des jeunes artistes à la poterie et à l'art local.  

 

 

Lesotho NL2 C4Lesotho NL2 C4Lesotho NL2 C4

 


Après près de trois semaines passées au Lesotho, je pense en avoir visité l'essentiel... Je prépare mon paquetage, fait un dernier plein pour me parer à la fermeture des magasins pendant le long week-end de pacques (visiblement, je ne suis pas la seule, les magasins sont blindés), et CxxxxxE me dépose au poste frontière le plus proche de chez elle, Maseru Bridge, construit sur la rivière Caledon, une frontière naturelle avec la province Sud-africaine du Free State...

Sala hantle Lesotho* !  

 

 Lesotho NL2 C6

 



Leçon N.10 : Ne jamais partir sans son kit de survie, car tu ne sais jamais si tu vas trouver de quoi manger...



* Au revoir Lesotho !    

 

Partager cet article
Repost0

commentaires