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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 16:46

 

 

Avant que l'Afrique du sud ne soit ce qu'elle est aujourd'hui, le territoire était divisé en plusieurs royaumes, chacun gérés indépendamment par un roi (à l'instar du Lesotho et du Swaziland toujours indépendants aujourd'hui). Zululand était l'un d'eux...

À l'origine, ce sont les San (aussi appelés bushmen), qui peuplaient, il y a un million et demi d'années, la zone qui représente aujourd'hui la province du Kwazulu Natal. Ils vivaient en clans, et suivaient les migrations du bétail, entre montagnes et cotes. Puis, il y a environ deux mille ans, les Bantous, des tribus provenant de l'Afrique centrale et de l'est, commencèrent à arriver et à se sédentariser, poussant les San à se déplacer à l'intérieur des terres. Les Bantous parlant xhosa s'installèrent dans le sud-ouest, et ceux parlant zoulou, établirent leur royaume dans la région centre-sud.

De leur côté, les Européens travaillaient à la conquête du Monde...
Les portugais arrivèrent les premiers... C'est Vasco de Gama qui, le 25 décembre 1497, contourna le premier le Cap de Bonne Espérance, longea les cotes (d'où le nom qui a été donné à la région : «Kwazulu Natal», le nom de la province actuelle et «Port Natal», l'ancien nom donné à Durban... «Natal», signifiant «Noël» en portugais), et ouvrit la porte à la colonisation, offrant ainsi à son pays, une base pour leurs navires sur la route des Indes. Puis au début du XVIIIeme siècle, ce fut au tour des hollandais (via la Dutch East India Company) qui, voyant en Port Natal une position stratégique, achetèrent les terres au chef local Inyangesi. Les anglais suivirent un siècle plus tard, en colonisant, occupant et même envahissant l'ensemble du pays.

 

 

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Au XIXeme siècle, les Zoulous (environ 2000 personnes) vivaient plus ou moins paisiblement dans la vallée de la rivière Umfolozi, où deux puissances se partageaient le pouvoir. Des guerres tribales éclataient de temps à autres, mais elles étaient plus destinées à saisir le bétail de l'adversaire et à rappeler qui était la tribu la plus puissante, qu'à prendre le contrôle sur l'autre... Du moins, jusqu'en 1818, moment où Shaka, le fils illégitime d'un des chefs zoulou, parvint à évincer ses frères et à prendre la tête du clan.

Shaka a l'âme d'un conquérant...
Il remodèle l'organisation sociale et militaire de son peuple, créée une armée de métier, et conquiert de nouveaux territoires en combattant des tribus rivales, qu'il intègre, de grès ou de force, à son clan. En l'espace de quatre ans, il conquiert un territoire plus vaste que la France, au prix de véritables massacres et de nettoyages ethniques. Après dix ans de tyrannie, son règne s'achève brutalement quand, en 1828, il se fait tué par l'un de ses demi-frères, Dingane, qui s’empare du trône, et tue l'ensemble de la famille royale et la plupart des anciens partisans de Shaka, afin d’assurer sa suprématie.

 

 

 

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Puis vinrent les Voortrekkers, ces populations Boers (les descendants des premiers Européens, essentiellement d'origine néerlandaise, française et allemande) qui, entre 1835 et 1852, ont quitté la colonie du Cap à bord de chariots à bœufs, afin d'échapper à la domination britannique. Leur but : Créer leur république Boer indépendante. Quelques 4.000 Boers embarquèrent pour l'inconnu et se dirigèrent à l'intérieur des terres. Ils pénétrèrent le territoire des zoulous et, malgré leurs messages de paix, 70 d'entre eux furent massacrés par Dingane, qui voyaient en eux des sorciers. La guerre fut déclarée... Ce fut une véritable hécatombe... côté zoulou. Les Boers finirent par obtenir leur république indépendante (appelée Natalia), quant au peuple zoulou, il fut dirigé par Mpande, le demi-frère de Dingane.

Les anglais, eux, continuèrent l'expansion de leur royaume et grignotèrent, petit à petit, toujours plus de territoire... Il annexèrent la colonie du natal en 1843, et la république nouvellement créée des Boers, les poussant à reprendre la route vers le nord.

 

 

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Du fait de leur suprématie, les anglais firent l'objet d'une hostilité grandissante, générant de nombreux conflits, dont la grande guerre zoulou de 1879. C'est d'ailleurs lors de ce conflit que le jeune Prince Impérial, Napoléon Eugène Louis Jean Joseph Bonaparte, fils unique de Napoléon III et de l'Impératrice Eugénie, trouva la mort le 1er juin 1879. Les zoulous gagnèrent une bataille (bataille d'Isandhlwana en 1879), mais pas la guerre... Cetshwayo, le successeur de Mpande, assista au démantèlement de son royaume, à son annexion par la colonie du Natal et à son rattachement, de fait, à l'Union Sud Africaine en 1910.

Dès lors, l'histoire du peuple zoulou est similaire à celle des autres peuples de la région : rattachement en 1961 à la République d'Afrique du Sud, transformation, sous le régime de l'apartheid (1970), de toute la zone en bantoustan (régions réservées aux populations noires), appelé KwaZulu / Zululand, puis réintégration à l'Afrique du Sud en tant que province du KwaZulu-Natal en 1994 (KwaZulu signifiant « terre des Zoulous » en zoulou).

Même si officiellement, le peuple zoulou n'est plus reconnu politiquement, il a toujours à sa tête un roi, le roi Goodwill Zwelithini KaBhekuzulu. Il n'a pas réellement de pouvoir politique, si ce n'est de jouer de son influence sur son peuple pour garantir un électorat à l'ANC qui, en compensation, lui verse un salaire ; salaire suffisant pour entretenir ses six femmes, ses 27 enfants, et payer des voitures de luxe à chacune d'elles. Il a défrayé la chronique à plusieurs reprises au sujet de son niveau de vie fastueux : en septembre dernier, il a demandé au gouvernent une enveloppe de 18 millions de rands pour construire une nouvelle propriété, un palace pour sa dernière femme et rénover le palais d'une autre de ses épouses, et en 2008, ses femmes auraient dépensé près de 24.000 dollars en vêtements et voyage. Bienvenue en République bananière !

 

 

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Toutes ces histoires pour vous dire que je me suis dirigée dans le cœur tribal du pays... Mon mini bus taxi m'a déposée devant la porte de mon hôtel de luxe, qui fait backpacker aussi... Mais hôtel de luxe ou backpacker, nous avons tous été privés d'électricité. Ahhhh, l'électricité... Sujet sensible en Afrique du sud...

Régulièrement, le pays coupe le courant dans une zone déterminée pour éviter le black-out total... C'est ma troisième en quatre mois... La première, journée morte à East London, et les restaurants n'ont pas eu le choix que de servir des repas froids à leurs clients, la deuxième, c'était à Durban... Une coupure de 22h00 à 16h00 le lendemain qui m'a privée certes, de mon thé matinal, mais surtout, a empêcher mon hôte d'aller travailler car sa voiture était dans son garage fermé par une porte électrique ; et enfin, ma dernière à Eshowe... Juste une soirée aux chandelles...

La raison ? L'ANC à écouter les locaux...
En Afrique du sud, l'électricité est gérée par Eskom, une entreprise publique créée en 1923 qui, à la base, a un bon palmarès : premier producteur d'électricité en Afrique, septième dans le monde en terme de volume, et neuvième en terme de distribution.

Mais dans les années 1990, lorsque l'ANC prend le pouvoir, le gouvernement fait le ménage : il vire tous les blancs et les remplace par des noirs inexpérimentés (dû fait de l'inaccessibilité à l'éducation sous le régime de l'apartheid), se désengage du secteur de l'électricité en voulant le privatiser, et rejète les demandes d'investissement d'Eskom pour construire de nouvelles centrales. Résultat : des infrastructures vieillissantes, un manque de capacité de production, ces coupures de courant programmées (mises en place en 2008), et des prix qui flambent...

Et le prix, c'est un sujet récurant dans les news, car on ne parle pas de 2 ou 5 %, mais plutôt de 145 % sur trois ans... Pour financer les investissements qui n'ont pas été fait ces vingt dernières années (budgétés à 52 milliards de dollars), Eskom a réussi a obtenir quelques 4 milliards d'euros de banques européennes, africaines et françaises (en 2008, les coupures de courant ont été très coûteuses pour le pays... Le taux de croissance était alors passé de 5% en 2007 à 3,1% en 2008, les mines de diamants, d’or et de platine avaient dû fermer, mettant des milliers de mineurs au chômage technique et entraînant la flambée des cours mondiaux de l’or et du platine, et la consommation chuta fortement), mais il reste toujours 48 millions de dollars à trouver, et ça, ce sont les Sud-Africains qui vont les payer...

L'électricité qui était l'une des moins chères au monde ne l'est plus tant que ça aujourd'hui... Depuis quatre-cinq ans maintenant, Eskom augmente ses prix de 45% par an, amputant sensiblement le pouvoir d'achat des ménages et la compétitivité des entreprises... Seule une entreprise y échappe : BHP Billiton, qui a réussi à négocier des tarifs super compétitifs (0,20 rand par kilowatt pour BHP, contre 0,90 rands pour le particulier en consommation de base, et 2,10 rands au second palier*), du fait de sa forte consommation, mais aussi car Eskom en détenait des actions.

Un autre point d'exaspération de la population, ce sont les bonus pharaoniques qui ont été versés aux dirigeants d'Eskom, l'exportation d'électricité dans les pays voisins (Zimbabwe, Mozambique), alors même que la capacité de production est insuffisante pour répondre à la demande Sud-Africaine (le contrat qui avait été signé sous le régime de l'apartheid vendant le surplus d'électricité, a été reconduit pour vingt années supplémentaires, sans même avoir été réévalué), les paliers de prix qui pousse les habitants à sous-consommer, s'ils ne veulent pas voir le prix du kilowatt augmenter de 110 %, et maintenant les discussions sur l'extraction des Gaz de schistes dans le Karoo, qui détériorera le paysage et polluera l'eau déjà bien rare dans cette région désertique...
Bref, un sujet brûlant ici...

 

 

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Les seuls que la coupure d'électricité n'a pas dérangé, c'est un couple belge et leur fille en bas âge, qui faisaient du camping pendant un mois en Afrique du sud. Compte tenu de la taille d'Eshowe et de la diversité des sites touristiques à y visiter, je les ai croisé souvent... Une ballade dans la ville, ils y étaient, la visite du fort qui servit à résister aux attaques zouloues de la guerre anglo-zouloue de 1879, ils y étaient, le restaurant où j'ai mangé ma quiche butternut-feta, ils y étaient...
   
Eshowe est tellement petit et les choses à y faire sont tellement limitées, que tout le monde se retrouvent sans même se donner rendez-vous... Le seul endroit où je me suis vraiment sentie seule et où j'aurais vraiment apprécier de la compagnie, c'est lors de ma randonnée dans la forêt de Dhlinza, que j'ai vite écourté, car j'avais oublier à quel point la forêt pouvait être flippant... Du coup, j'ai fini ma journée à déambuler dans les quartiers résidentiels de la ville, à entrer dans tous les magasins, du china store au magasin de sport, et à rencontrer les locaux dans les containers transformés, le soir venu, en pub où la bière artisanale coule à flot...

Le lendemain, après mon jogging dans mes nouvelles tennis Nike achetées la veille, à passer de cimetières de guerre en champs de batailles, j'ai préparé mon paquetage, et suis partie de cette micro ville (pourtant capitale du Zululand) dont j'avais fait amplement le tour... Prochain stop : Les Wetlands d'Isimangaliso.

 

 

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Alors que je me dirigeais avec tout mon bardât en direction du taxi rank, je me suis faite arrêtée par une voiture qui m'a demandée où je me rendais. À son bord, VxxK, un homme de 42 ans, originaire de Port Elisabeth qui me propose de me déposer à la prochaine grande ville, car c'est dans sa direction... Il est contrôleur en assurance, et son job consiste à traquer les fraudes à l'assurance, essentiellement automobile... Il parcourt tout le pays pour rencontrer les quelques assurés ayant fait une déclaration de sinistre douteuse. Ce jour là, il avait un rendez-vous avec un gars vivant à Eshowe, ayant eu un accident, et en moins d'une heure, il avait réussit à lui faire avouer qu'il était sous l'emprise de l'alcool au moment des faits, donc non couvert par l'assurance. Il avait gagné sa journée, du coup, il avait du temps pour faire du tourisme et me conduire à Santa Lucia, mon point de ralliement pour explorer la région...

En chemin, nous nous sommes arrêtés à des stands d'artisanat qui bordent la route. Ici, la matière première, c'est le bois. Et il y a de quoi faire... Sur les 130 kilomètres qui relient Eshowe à Santa Lucia, la forêt s'étendait à perte de vue. Seulement 7% du pays est recouvert de forêt (contre 30% en France, la moyenne mondiale), mais prêt de 40% de la forêt du pays se trouve dans la province du kwaZulu Natal, donc tu ne peux pas la manquer... Les forêts du coin alimente l'industrie du papier et du charbon de bois... et fait de jolis phacochères, hippos et rhinos, à poser sur le bord de ta cheminée...

 

 

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Santa Lucia est située dans la région des wetland d'Isimangaliso, la plus grande zone humide à l'intérieur des terres d'Afrique du sud (36 000 hectares). Du fait de sa bio diversité, la zone est classée patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. Un "must do" à Santa Lucia, c'est la croisière sur la rivière qui borde la ville, à la recherche des 800 hippopotames et 1200 crocodiles. Mais manque de chance, quand je suis arrivée, le temps n'était pas vraiment optimal pour avoir la chance d'en rencontrer... Au moins deux jours de pluie et de vent à édenter un hippo !

 

 

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Premier jour, journée morte ! J'ai juste essayer de m'occuper comme je pouvais dans un village où toutes les activités se passent à l'extérieur...

- Petit tour de la ville en longeant la rivière... Express le petit tour, car quand tu vois tous ces signes de mise en garde mentionnant la présence de crocodiles et d'hippopotames, et les mémoriaux de personnes qui ont été tués par des hippos et des crocos, alors qu'ils se baladaient ou péchaient sur les rives de la rivière, tu ne te sens pas vraiment rassuré...

 

 

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C'est un couple de Hockwick, dans les Midlands, qui m'a dit que je ne risquaient rien à cette heure de la journée... Les crocos, ils sont trop fainéants pour bouger et te chopper le mollet, quand aux hippos, c'est la nuit qu'ils sont le plus dangereux, car c'est une fois la nuit tombée, qu'ils sortent de leur rivière, se promènent dans les rues du village en quête de nourriture (il consomme 40 kg de matières végétales par jour), et n'hésitent pas à charger s'ils se sentent menacés. Il n'est pas rare que les habitants de Santa Lucia trouvent des hippos dans leur jardin en train de brouter leur gazon...

J'ai donc continué ma ballade au bord de la rivière et jusqu'à son embouchure. En chemin, j'ai croisé des vendeurs de Monkey fruits transformés en photophore et décorés de motifs africains, et j'ai re-croisé mon couple de sud africain qui m'a indiqué où se cachaient les hippos... Alors j'y suis allée... J'ai d'abord vu les signes de mise en garde, puis les empruntes, et enfin les fameux "chevaux des fleuves " (du grec ἵππος, hippos, « cheval », et ποταμός, potamos, « fleuve », en référence à leur mode de vie amphibie), vautrés lamentablement sur un banc de sable.

 

 

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- Petit tour du marché de la ville, avec les fruits de la région vendu en lot : le filet d'avocats, de vrais obus, le lot de six ananas Victoria pour une bouché de pain, et le filet de fruits de la passion, que je n'ai même pas eu à acheté, car je les ai directement cueillis des arbres du bord de la route... Un sac plein... Un pur délice !

 

 

 

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- Petit tour en direction le village de Khula, situé à 7km de Santa Lucia... Une bonne idée de ballade, de prime abord, mais quand j'y suis arrivée, le village que je croyais traditionnel était en réalité un attrape touriste. J'ai donc décidé de rentrer à pied et de m'arrêter aux stands d'artisanat du bord de la route pour regarder de plus prêt, ces oeuvres d'art. C'est là que j'ai fait la connaissance de Victor, Wellington et Blessing, trois artisans en train de travailler dans leurs arrière boutique, c'est à dire dans la forêt à côté de la route. On discute, on rigole, et on négocie... J'ai encore craqué pour des sculptures en bois, que je verrai très bien dans ma future bibliothèque, dans le futur salon de mon futur appartement, dans ma future terre d'accueil... Grosso-modo, ça va encore rester dans un carton quelques années !

 

 

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- Petite soirée en compagnie d'un sud-africain esseulé... À mon retour à mon backpackers, j'ai salué Richard, un sud africain d'une soixantaine d'années qui, visiblement, était content qu'on lui adresse la parole... Il est originaire de Johannesburg, travaille dans le bâtiment, et est venu passer sa semaine de vacances à Santa Lucia, avec son frère et sa belle sœur, pour pêcher. Il me disait qu'il avait perdu sa femme il y a 15 ans, la première et la dernière... Jo'burg, c'est dangereux... Il s'est fait ligoté chez lui par deux hommes qui, en trois minutes, lui ont piqué sa voiture, sa télé, et tout plein d'autres choses. C'était à huit heure du matin... Il a eu de la chance qu'ils n'aient pas tiré avec le pistolet qu'ils lui braquaient sur la tempe...

Un vrai moulin à parole ce Richard ! Il avait l'air tellement content de trouver quelqu'un avec qui discuter, (son frère et sa belle soeur ont prix une chambre dans un cottage plus cossu), qu'il est parti dans sa chambre pour me ramener ses "Rosemary biscuits", des biscuits Made in South Africa que je devais goûter à tout prix, et me répétait sans cesse que Cape Vidal, c'est tellement beau, qu'il m'y emmènerait... Ce discours là, j'y ai eu droit trois jours consécutif...

 

 

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À coup de petites choses, j'ai finalement réussi à occuper ma première journée !

Ma deuxième journée ne s'est pas annoncée meilleure en terme de temps, et là, je crois que j'avais épuisé toutes mes ressources en terme de "comblage d'emploi du temps"... Ce jour là, il pleuvait des cordes... Mais tout à coup, la pluie a cessé, et j'ai tenté ma chance au parc national des Wetland. Je me suis postée à l'entrée, où les voitures sont obligées de s'arrêter pour s'enregistrer, afin de trouver une âme charitable qui voudrait bien me déposer au Cap Vidal, le fameux endroit dont m'a tant parlé Richard, et où le seul moyen d'accès est la voiture... C'est un couple de Hollandais voyageant quinze jours en Afrique du sud qui m'y a déposé. Elle est avocate, et lui s'occupe de la régulation du trafic ferroviaire à la SNCF hollandaise.


En route, nous avons croisé kudus, impalas, phacochères,... puis nous sommes arrivés sur cette fameuse plage, un repère de pêcheurs et d'amateurs de snorkeling aussi... Après une promenade et un pique nique sur la plage, je suis rentrée en "ville", avec un autre chauffeur cette fois ci... Un détective qui travaille en collaboration avec la police pour attraper les braconniers de rhinocéros... Au moment où je l'ai rencontré, il était sur la piste de ceux qui ont tué un rhino le mois d'avant... C'est encore de la faute des chinois tout ça... de leurs croyances et médecine traditionnelle... Les chiffres sont consternants et dramatique, car ils ne cessent d'empirer... 13 rhinos tués en 2007, 83 en 2008, 122 en 2009, 333 en 2010, 448 en 2011, 668 en 2012, et l'année 2013 s'annonce pire...  

 

 

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Après les rhinos, je suis passée aux hippos, avec une croisière au coucher de soleil sur l'estuaire de la fameuse riviere, à les observer vivre et à écouter les explications sur leur mode de vie. Maintenant, je sais tout sur les hippos :

Ils vivent une quarantaine d'années ; amphibie la journée pour se protéger du soleil et sur la terre ferme la nuit pour rechercher de la nourriture. Ils vivent en groupes pouvant compter jusqu'à 40 individus, essentiellement composés de femelles et de leurs petits, et dominés par un mâle polygame et irascible, qui pourra tolérer la présence d'autres mâles, si ces derniers se soumettent à son autorité. En cas d'affrontement, c'est à celui qui ouvrira le plus grand sa mâchoire (pouvant s'ouvrir jusqu’à 180 degrés), et à coup de canines (pouvant mesurer plus de 60 cm), qu'ils se battent. Le "vaincu" remuera sa queue et déféquera dans l'eau en signe de soumission. Contrairement aux apparences, l'hippopotame est l'animal le plus dangereux d'Afrique. Chaque année, il est responsable d'environ 200 morts et est responsable de nombreuses morts, car malgré ses 3 à 4 tonnes à porter, il peut courir à plus de 48 km/h.

 

 

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Puis j'ai repris la route pour un lieu qui porte bien son nom : Bushland. Et là, on peut dire qu'on était vraiment dans le bush... C'est tellement le bush, qu'il n'y a pas vraiment de mini bus qui y passent, et c'est grâce à un de mes nouveaux prétendants (tu discutes cinq minutes avec un gars, et il te demande "BMW" (Be My Wife) - au moins, ça réglera mon problème de visa !) que le chauffeur a bien voulu me déposer à la porte de mon backpacker (3km à la sortie de la route principale).

 

 

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La raison pour laquelle je suis venue dans le bush, c'est qu'à une vingtaine de kilomètres de là, tu as le parc national de Hluhluwe (prononcé Shlushluwé), la plus ancienne réserve d'Afrique, et le seul endroit dans la province du KwaZulu-Natal où l'on peut rencontrer les « Big Five ». Mais la star des lieux, ce sont les rhinocéros blancs, puisque c'est pour les sauver de l'extinction que le parc a été créé en 1895. Aujourd'hui, on en compte 14.530, la population la plus importante au monde.

C'est un employé de Rentokil, une société d'entretient qui m'y a déposé. Il se rend une fois par mois dans le parc pour désinfecter les sanitaires du lodge. On etait en train de discuter de nos vie respectives quand tout a coup, une girafe a traversé la route... Puis tout un troupeau... C'est à ce moment là que j'ai compris que le safari commençait... Après, ça a été les bufalos, les springbok et les zèbres, déjà pas mal d'animaux avant même de commencer le safari que j'avais réservé. Cela s'annonçait prometteur...

 

 

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Mon safari officiel de trois heures, c'est avec des Indiens de Durban que je l'ai fait. Le moment le plus fort, c'est quand, nous entendant arriver, un rhinocéros blanc qui était couché dans la boue s'est relevé, a essayé de se désembourber, s'est approché de notre jeep en nous regardant, a traversé la route, a fait un gros popo, l'a recouvert de sable, et s'est éloigné en marchant sur la route, en solitaire... Impressionnant... Et quelque part, très triste, car certainement un rhino solitaire qui avait dû être rejeté d'un groupe, à moins que ce soit le seul survivant des braconniers...

 

 

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Après la dégustation d'une kudu pie, j'ai recherché un lift pour rentrer à la "maison", et c'est Claude, un sud africain de Durban, qui a passé vingt années de sa vie hors du pays, qui m'a déposé au village le plus proche de mon bush. Il a vécu en Allemagne, au Brésil et aux États Unis. Il travaille dans le marketing et la promotion de destinations touristiques. Il parle un peu de français car pendant son séjour en Allemagne, il a fait le tour de la France en autostop... Son look, un mélange très métisse... Sa mère est originaire de l'île de Saint Hélène, et son père d'Afrique du Sud...

Au village de Hluhluwe, j'ai fait un peu de shopping pour la soirée braai qui était prévue, et ai commencé à marcher les 5-6km qui devaient séparer le village de mon bush... Oh la la, mauvaise idée... Et ça, une camionnette avec à son bord deux fermiers, me l'ont fait savoir, en m'engueulant comme si j'étais leur fille... Les 5-6 km dont m'avaient parlé la réceptionniste de mon backpacker étaient en réalité 15-20km, sur une piste déserte, à une heure où la luminosité commençait déjà à tomber... Ils m'ont donc déposé en me disant qu'ils étaient à deux doigts de prévenir ma mère !

Ça y est... Dernière soirée en Afrique du sud avant l'expiration de mon visa... Dernier braai aussi... Chacun a ramené sa bidoche et l'a grillé sur le feu... C'est là que j'ai fait la connaissance de CxxxxE, un sud africain de Durban qui vit à Londres depuis quinze ans. Il a créé sa boite de consulting et était de passage en Afrique du sud pour passer les vacances avec sa sœur qui vit toujours ici... Il me disait que le braai, c'est dans les gènes de tous les Sud-Africains... Même en hiver, sous la neige, dans son jardin de Londres, il braai... Mes morceaux de poulets étaient entre de bonnes mains !

 

 

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Leçon N.12 : Suivre un peu mieux la leçon N.2 (organiser un minimum son voyage), pour ne pas avoir à "skipper" des destinations méritant le détour, car ton visa arrive à échéance...

 

 

 

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