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Besoin d’un break, j’ai donc décidé de mettre les voiles… Cette fois, destination l’Indonésie. Comme à mon habitude, c’est du last minute… Juste le temps de booker mon vol pour Jakarta et d’acheter un lonely planet, que j’étudierai pendant le voyage... Pour bénéficier d’un tarif attractif, il fallait faire une escale de 5 ou 7H00 à Manille [Philippines]… J’ai choisi 7H00, le temps nécessaire pour visiter le quartier historique de la ville : Intramuros. 

 

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Comme son nom le laisse transparaitre, c’est une ville fortifiée. Elle a été construite par les espagnols au XVIème siècle, qui ont vu en son emplacement (sur les rives du fleuve reliant la Baie de Manille), une position stratégique pour le commerce entre la Chine et le Mexique.
 Sous l’impulsion de López de Legazpi, un des conquistador espagnols, des routes, des églises, des écoles et les résidences officielles des gouverneurs et dirigeants espagnols aux Philippines, ont et construites et entourées par des murs de 22 mètres de haut, et larges de 8 mètres.

 

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Aujourd’hui, les Espagnols sont partis, et les « indigènes chrétiens » (tels qu’ils étaient appelés à l’époque), qui ne pouvaient s’y installer, ont investit les lieux, pour la plupart de façon illégales, puisque 70 % de la population d'Intramuros seraient des squatteurs. Et en effet, entre les bâtiments de l’ère coloniale, se sont développées des habitations de fortune, faites de matériaux de récupération.


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Je suis partie à la découverte de ces « shantytown » : les gens y vivent dans la pénombre, traversent des couloirs étroits où les femmes font leur vaisselle ou leur lessive à même le sol, et les enfants prennent leur douche au sot, afin de rejoindre un escalier de bois bringuebalant qui les mènera à leur demeure, un cube de 10 mètres carrés, recouvert de lino ou toute une famille vit à même le sol. En dépit de leur extrême pauvreté (moins de 100 euros par mois), ils ont été très accueillants et chaleureux à mon égard. Une dame m’a même dit : « on est pauvre, mais on est heureux ».


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Après ça, je ne vous cache pas que j’ai eu quelques complexes à déjeuner au Barbara’s, un restaurant hispanico-philippin aménagé dans une demeure coloniale luxueuse, où un orchestre jouait des musiques d’antan pendant que je dégustais du poulet Kare-Kare, du porc Adobo, des Bananes aux sésames et d’autres spécialités locales.

 

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Puis, comme il me restait encore quelques heures avant mon départ pour l’aéroport, j’ai poursuivi ma visite par Binondo, le quartier chinois de la ville. Situé en dehors des murs, c’est là que les espagnols ont placé les migrants chinois, qui ont développé leur commerce et installé leurs entrepôts de porcelaine, soies, laques, etc. Les produits négociés ont un peu évolué, mais le quartier est toujours débordant d’activité : on peut y voir des hommes tirer des trolley chargés de cartons, charrier des sacs de je ne sais quelle marchandise, et certains, faire la sieste sur leur cargaison… J’étais tellement absorbée par le mouvement autours de moi, que je n’ai pas vu arriver le gamin qui m’a arraché mon collier… Allez, il est pardonné… c’est certainement un de ceux qui vit dans les bidonvilles que j’ai visité…

 

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Ca y est, c’est l’heure… départ pour l’Indonésie… direction Bandung. On ne peut pas dire que Bandung soit la destination touristique du siècle, mais elle a au moins le mérite d’être l’une des deux villes reliées directement à l’aéroport de Jakarta, sans passer par Jakarta, donc, on va bien y trouver quelque chose d’intéressant à faire…

 

J’ai commencé par tester la spécialité du coin : les satés, ces brochettes de viande grillée au barbecue dont les flammes sont attisées soit par un ventilateur, soit par de l’alcool à bruler...


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... visiter la mosquée, puisque 90 % des habitants de Java sont de confession musulmane. Et cela ce voit, puisque la majorité des femmes sont voilées, et des hommes portent le fez...

 

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... me balader dans les quartiers « populaires » de la ville (pour ne pas dire bidonvilles), afin d’y rencontrer les locaux...

 

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... et faire un peu de shopping pour me familiariser avec la monnaie locale, la rupiah, dont le cours est totalement aberrant : 1 euro équivaut à environ 12.000 rupiah. Donc forcément, la télévision est affichée à plus de six millions de rupiahs, quant au litre d’essence, il coute 4.500 rupiahs. Pas étonnant donc que les gens se baladent avec des liasses de billets dans la main…


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Le lendemain, les choses sérieuses ont commencé, puisque je me rendais au Tangkuban Prahu, un volcan à 30km au nord de Bandung. Là, j’ai pu expérimenter les transports en commun : les angkots (abréviation de angkutan kota, littéralement « transport urbain »). C’est un mini bus d’une capacité théorique de 9 personnes, mais pour qu’il soit rentable, ne part que quand quinze personnes sont à son bord. On m’avait conseillé de partir tôt le matin afin d’éviter que les nuages ne bouchent la vue sur le volcan, conseil que j’ai suivi en me rendant à la station de bus à 7H00. La belle affaire ! A 9H00, nous n’avions toujours pas décollé… Et ce n’ai pas faute d’avoir aidé le chauffeur à attraper le client à coup de « Subang, Subang, Subang » le nom de la destination finale de notre angkot… Nous sommes finalement partis à 9H10, dans notre luxueux et spacieux angkot, où notre chauffeur avait les jambes de son voisin autour du manche de changement de vitesses. On est loin du confort de la veille, où j’ai partagé un van aux fauteuils en cuir avec un seul et unique passager !


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La spécificité de ce volcan, c’est que son cratère s’est effondré sous le poids de ses cendres, lui donnant ainsi une forme particulière. Sa dernière éruption remonte à 1959. Malgré les risques qu’ils encourent, les habitants qui vivent sur ses flancs, ne veulent pas en partir, car les touristes qui y viennent randonner ou prendre un bain de pied dans la boue en ébullition, leur garantissent un revenu en achetant leurs épis de mais, leurs pots en bois naturellement décoré, et même des œufs à cuire dans les eaux chaudes du volcan.

 

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Pendant ma ballade autour du cratère, j’ai été accompagnée par un local, avec qui j’ai discuté pendant facilement deux heures. Nous avons parlé de tout et de rien… du volcan et du village dans lequel il vit, de sa femme qui est partie avec un autre homme pour vivre plus confortablement, du tourisme en berne, du fait de la menace terroriste qui pèse sur le pays, des ressources du pays et de la politique menée par le gouvernement, qui réduit, petit à petit, les terres agricoles, et du racisme envers les chinois d’Indonésie, qui s’enrichiraient sur le dos des « indonésiens pur souche ». Ce fut passionnant. A la fin de notre ballade, je ne suis pas restée seule bien longtemps, puisque j’ai rejoint un groupe d’étudiants locaux, avec qui j’ai pris un bain de pieds dans les eaux chaudes du volcan.

 

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Le retour en ville fut aussi épique qu’à l’aller : les bus, sensés être réguliers, ne le sont, en réalité, pas tant que ça. Je les ai cherché, mais je ne les ai pas trouvé… J’ai donc fini dans un bus privé, affrété par une école qui faisait une sortie scolaire, avec des enfants… en pleine forme ! Qu’importe le moyen de transport, l’essentiel était que je rentre à tant pour prendre mon train qui partait le soir même. C’est en l’attendant que j’ai découvert que les indonésiens étaient mélomanes. D’abord avec mes voisins d’hôtel, avec qui j’ai poussé la chansonnette, puis à la gare, où une scène est installée afin que les groupes divertissent les voyageurs qui attendent leur train. Et ça marche… Ils sont vraiment bons… Je n’ai pas vu passer mon heure et demi !

Voyage en première classe pour Yogyakarta. La première classe, pas si « classe » que ça à vrai dire... Tu as certes un petit coussin et une couverture à ta disposition, mais tu ne peux même pas t’allonger. Pas grave, je récupèrerai dans ma pension de Yogyakarta…


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Yogyakarta, c’est le passage obligé de tout séjour à Java, puisque c’est la ville culturelle et artistique de l’ile. C’est à vélo que je l’ai découverte… J’ai commencé par le quartier des orfèvres de Kota Gede. Initialement capitale d’un royaume, la ville est devenue « banlieue » de Yogyakarta, mais a conservé tout son patrimoine, dont les belles demeures que se sont construites les familles enrichies par le travail de l'argent, ainsi que le tombeau du roi de l’époque : Senopati.


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J’ai ensuite pédalé une petite vingtaine de kilomètres au nord pour rejoindre le temple de Prambanan. Là, ce fut un petit voyage en Inde, puisque ce temple dédié à Shiva, présente des bas reliefs de nombreux dieux hindouistes, tels Brahma, Vishnu ou encore Ganesh. L’Inde et l’Indonésie entretiennent des relations étroites depuis plusieurs millénaires, puisque selon l’épopée mythologique indienne de Ramayana, Sita, la femme de Rama, aurait été enlevée et envoyée sur l’île de Java (une longue histoire que je ne vous raconterai pas, car c’est à peu prêt sept livres, 24.000 couplets, 48.000 vers… Bonne lecture !). Et puis cela peut aussi se vérifier dans leur nom de pays, car Indonésie vient du latin « Indus », signifiant « India » et du grec « nesos », signifiant « île »...

 

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Et puis je me suis appropriée de l’ambiance de la ville en me perdant dans ses ruelles étroites, en déambulant dans le marché aux oiseaux, en discutant avec les locaux, et en découvrant quelques spécialités locales comme le gado gado, une salade de légumes à la sauce aux cacahouètes ou le batik, cette étoffe imprimée en réserve de cire.


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Mais le plus impressionnant, fut le théâtre d'ombre « wayang kulit » et les marionnettes qui vont avec. C’est lors de ma visite du palais royal, que j’ai découvert cet art plusieurs fois centenaire (il apparu sur l'ile de Java au IXème siècle), inscrit en 2008 sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité par l'UNESCO. « Wayang » signifie ombre, et « kulit », cuir.

Tu as donc ce grand écran de soie (le Kelir), a travers lequel une lumière placée derrière fait transparaitre les marionnettes en ombre chinoise. Je m’étais assise à une place de choix pour profiter du spectacle, mais après un quart d’heure à attendre l’animation du personnage, j’ai décidé d’aller voir ce qu’il se passait dans les coulisses. C’est comme ça que j’ai découvert que le spectacle se passait aussi bien devant que derrière l’écran…

 

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Oui, puisque derrière l’écran, tu as le « dalang », la personne qui donne vie à la centaine de « wayangs » (les marionnettes) disposées de part et d’autre de l’écran. Un jeu complet compte environ de 80 à 200 personnages, classés dans un ordre bien précis : les ‘’bons’’ à droite et les ‘’mauvais’’ à gauche, puis par ordre de grandeur.

Une seule personne joue tous les rôles, d’où la nécessité pour l’ombriste d’avoir une très grande variété d’intonation de voix, et la capacité de passer d’une scène tragique à un passage comique, ou d’une voix aigue et douce pour les bons, à basse et vociférante pour les méchants, ... et ce, pendant les 9 heures que peut durer le spectacle.

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Le seul accompagnement du « dalang », c’est le « gamelan », un orchestre composé d’instruments à percussion traditionnels d’Indonésie : un Gong, un Kendang (un tambour), un Trompong (des pots de métal alignés que l’on frappe) et un Gendér (un métallophone).

C’est le « Dalang » (encore lui !), qui dirige l’orchestre. Avec les orteils de son pied droit, il agite un marteau pour marquer les temps forts et indiquer aux musiciens qu’ils doivent intervenir.

 

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Puis, en continuant ma visite du palais royal, j’ai été abordé par une personne qui se prétendait guide officiel du palais et qui voulait m’accompagner au village où sont fabriquées ces fameuses « puppets ». Sceptique quand à sa véritable fonction de guide, je l’ai quand même suivi, et je peux vous dire que je n’ai pas été déçue… Je suis en effet arrivée dans ce petit village, partie intégrante du palais, où 1000 artisans vivent au service du sultan.

 

Là, j’ai été accueillie par un « Tukang Wayang » (un artisan membre de la caste des Sudra), qui fabrique ces fameuses ombres, grâce à un savoir-faire qu’il a acquis lors d’une formation d’au moins cinq ans. Agé d’une trentaine d’années, il m’a expliqué que le style des ombres était inchangé depuis le 13ème siècle, car l’artisan copie inlassablement les modèles anciens. Aucune touche d’imagination ne lui est permise, puisque l’homogénéité des personnages permet au public de les reconnaître facilement durant le spectacle. Ainsi, les « bons » auront un profil détaillé et mince, une face pointue, une tête légèrement baissée en signe d'humilité et des yeux fendus, alors que les « méchants » auront un profil plus grossier et ventripotent, un visage rond et des yeux exorbités.


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Les « wayangs » sont confectionnées en peau de buffle, finement ciselée, peinte de couleur savamment choisies selon des critères bien précis (chaque couleur est rattachée à un dieu et une direction cardinale : le blanc représente la pureté, l’état d’accomplissement et est relié au grand dieu Ishwara ; le jaune symbolise la compassion et l’attachement au monde terrestre ; le bleu est, comme en Inde, la couleur du dieu Vishnou et synonyme d’apaisement, de vertu et d’harmonie ; le rouge connote la fureur, l’impureté et surtout la magie noire, crainte des Indonésiens, et le noir a une connotation très néfaste car il rappelle la nuit que les balinais redoutent), puis articulées et montées sur des tiges de bambou. Il faut compter une semaine pour en réaliser une, sachant que l’étape la plus longue est la peinture, un véritable paradoxe quand on sait que le public ne voit que très rarement les couleurs des ombres.

 

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Puis concernant les histoires qui y sont jouées, ce sont, pour la plupart, des épopées épiques issues de la littérature indienne du XIIe siècle : le Ramayana (qui raconte le mariage du prince Râma avec Shita, le bannissement du couple qui est contraint de se réfugier dans la forêt, l'enlèvement de Shita par Rahwana, le roi des monstres, et son sauvetage grâce à l'aide du roi des singes Hanuman — après de nombreuses batailles) et le Maharabata (qui met en scène la lutte éternelle entre le Bien et le Mal, représentés respectivement par les cinq frères Pandawa et leurs cent cousins les frères Kurawa). Encore un petit bout d’Inde…


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Puis, j’ai poursuivi ma route vers Borobudur, village connu pour son temple bouddhiste construit il y a 1200 ans dans un paysage de rizières et de cocotiers. Y arriver ne fut pas chose aisée, car j’ai encore dû batailler avec des mini bus aux horaires aléatoires, mais en arrivant, j’ai pu me reposer quelques heures (réveil le lendemain à 04H00 du matin pour voir le lever du soleil) dans mon dortoir 5* à deux euros la nuit !

Le lendemain, équipée de ma lampe frontale, j’ai arpenté les rues désertiques et sombres du village (j’ai quand même croisé des étudiants en train de faire leur sport matinal), afin de faire l’ouverture du temple et profiter de la plénitude et de l’ambiance particulière  qui y règne au levé du jour… On est passé de l’orange au bleu, puis au voile de brume pris au piège dans les branches des cocotiers… un enchantement…

 

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Puis les cars de touristes (locaux) et les bus d’étudiants ont commencé à arriver, et ce fut une succession « d’interview » et de photos souvenir. Je me rappelle particulièrement d’une jeune étudiante qui, pour pratiquer son anglais, avait sorti son questionnaire pour me demander, toute tremblotante : quel était mon nom, d’où je venais, combien de temps je restais en Indonésie, quel était ma prochaine étape, si je parlais l’indonésien… juste « Terrimakassi »…

 

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Sur les coups de 09H00, alors que la quiétude des lieux avait laissé place à un tourisme de masse, il était temps pour moi de découvrir le Borobudur méconnu. A cheval sur ma bicyclette, j’ai sillonné la campagne environnante, passant de villages en villages, chacun ayant une spécialité propre : le village de Magelang et son hôtel de luxe 5* qui a hébergé le couple Bekham, un palace où chaque suite a sa piscine privative, le village de Nglipoh et ses artisans potier qui, pour survivre, sont passé de la production de pots traditionnels à des cendriers ou autres petits souvenirs à vendre aux touristes, ou encore le village de Karang et ses fabriques de tofu…

 

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Le tofu, cela ne m’a jamais vraiment donné envie, car je n’ai jamais vraiment su de quoi c’était fait… maintenant, je suis limite une experte, mais je le laisse toujours au fond de mon bol quand il y en a dans ma noodle soup ! Il est d'origine chinoise (荳腐 - dòufu, prononcé /toʊ˥˩fu/), et signifie « pois fermenté ». Il est issu du caillage du lait de soja, dont les grumeaux qui en résultent sont compressés et découpés en cubes. A Karang, les cuisines artisanales en produisent environ 50kg quotidiennement, utilisant de l’huile de coco et le cuisant au feu de bois.


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Puis, j’ai fini ma journée comme je l’avais commencé… en pleine sérénité. Je me suis en effet rendu au Mendut Buddhist Monastery, où j’ai accompagné les moines bouddhistes pour une séance de méditation.

 

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Après mon marché matinal bien vivant (comme toujours dans ces pays là), j’ai pris mes trois bus et mini bus pour rejoindre Dieng plateau, une région bien isolée, où le village qui porte le même nom, s’est construit autour du plus vieux temple hindouiste de Java, et des cratères volcaniques en pleine ébullition…

 

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Au programme, le Telaga warna, un lac d’eau bleu turquoise provenant des dépôts de sulfure liés à son activité volcanique, des cratères crachant des fumerolles « puant des pieds », un village totalement détruit par la lave, mais où la nature a repris ses droits, ces fameux temples hindouistes, et ce que je préfère le plus dans les voyages, la rencontre avec la population locale…


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Ici tout le monde a un couvre chef : les hommes, le fez, et les femmes, le voile. Moi, j’en avais mis deux, car 2093 mètres d’altitude, ça caille un peu… Mais la chaleur humaine, rien de tel pour réchauffer… Avec les habitants du quartier (286 dans tout le village), nous avons discuté (du moins, tenté de discuter, car mon indonésien est assez limité) chiffon. Ils aimaient beaucoup mon écharpe. Je leur ai dit qu’elle était made in India. Ils ont regardé les leur : Made in Indonesia pour l’un, made in Japan pour celle de son voisin… Puis, ils m’ont demandé d’où je venais. Leur première proposition : la hollande… Et pour cause, les hollandais sont les occidentaux qu’ils connaissent le mieux, puisqu’ils ont colonisé leur pays pendant près de 350 ans…


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Et ça, j’ai pu le constater lors de mon étape suivante, quand j’ai passé ma journée dans la ville de Semarang.

 

Aujourd’hui capitale de la région centrale de Java, Semarang est une ancienne ville portuaire contrôlée par la VOC (la Compagnie Hollandaise des Indes Orientales), qui l’avait obtenue en 1677 en règlement d’une dette. Pendant ses années d’occupation, les hollandais y construisirent routes, voies ferrées et en firent un important centre de commerce. Mais la construction d'un port moderne à Batavia (rebaptisée Jakarta) à la fin du XIXème siècle, éclipsa progressivement Semarang.

 

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La ville compte aujourd’hui plus d’1,5 million d’habitants (une mégalopole comparé aux villes et villages que j’ai visité jusqu’à présent). Tous les touristes que j’ai pu croisé lors de mon périple m’en ont parlé comme étant une ville moderne et grouillante à éviter. On n’a pas dû aller dans les mêmes endroits, car ce que j’ai vu, c’est une ville figée dans le temps, où chaque année qui passe ajoute toujours un peu plus de cachet au lieu. Mais bon, j’ai peut-être fermé les yeux sur ce que je ne voulais pas voir…

 

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Les points forts de ma visite dans cette ville ?

Il y a d’abord eu la visite guidée de vieux bâtiments décrépis, notamment l’ancien théâtre de la ville qui est en cours de réhabilitation pour devenir un restaurant branché ; un déjeuner dans l’ancien tribunal avec le clan des divorcés (alors que je m’étais installée à ma table pour commander mon repas, les cinq femmes de la table voisine m’on gentiment convié à les rejoindre, et nous avons dégusté, toutes ensemble les spécialités du coin. Sur six, nous étions quatre à être divorcées : deux femmes au foyer, une vendeuse de batiks, et deux contrôleurs des impôts. Si vous voulez échapper aux 75 % de Hollande, vous pouvez toujours venir à Java… Ici, pas d’impôt jusqu’à 15 millions de rupiahs, au delà, c’est 5% jusqu’à 15 millions, 15 % jusqu’à 250 millions… mais tu ne dépasseras jamais les 30%...), et enfin, il y a eu les combats de coqs en compagnie des locaux…

 

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Je me promenais tranquillement dans les ruelles aux façades décrépies, quand j’ai observé une densité de plus en plus importante de « poulets en cage ». Naïvement, je pensais rentrer dans la section « volaille » d’un marché à ciel ouvert… En réalité, je me trouvais dans les coulisses d’un match opposant le seul animal "accepté" en Indonésie : le coq…

Et en effet, tu peux voir ces cages de bambou tressées, alignées dans la rue, sous lesquels des coqs attendent leur heure de gloire… De temps à autres, ils se trouvent dans les bras de leur propriétaire qui les masse longuement, afin de fortifier leurs muscles en vue de leur combat imminent.

 

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Tout se passe dans le « balé », une arène d'environ six mètres carrés : les propriétaires de coqs envahissent l'aire centrale faite de terre battue, et partent à la recherche d’un adversaire qui pourrait affronter leur bête. Là, les coqs passent de mains en mains, sont soupesés et auscultés, jusqu’à ce que des couples de combattants se forment.

 

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Dans un coin du balé, l'arbitre frappe le gong : le combat peut commencer... Les coqs qui, au préalable, ont été secoués, malmenés, et insultés afin de les rendre plus agressifs, sont lâchés par leurs propriétaires, se dressent sur leur pattes en arborant un plumage hérissé, tournent l'un autour de l'autre, puis s’attaquent à coup de bec et de griffes. S’ils ne sont pas d’humeur combattante, les deux coqs sont placés sous une cage en osier pour qu’ils engagent la bataille.


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Ils vont s’affronter pendant cinq rounds d’environ 15 minutes, pendant lesquels plusieurs milliers de rupiahs vont circuler, augmentant ainsi l'intérêt des combats pour les spectateurs.
 Pendant le break, les coqs sont retirés de l’arène, leur propriétaire nettoie leurs blessures éventuelles, leur retire les plumes ou les morceaux de chair coincés dans leur gosier et les rebooste en les secouant comme un shaker, pour les remettre sur le ring 5 minutes plus tard. Le combat a lieu jusqu’à ce que mort s’en suivre. Si les deux coqs ont survécu dans la limite du temps réglementaire, ils sont tous les deux placés sous la cage en osier d’où seul le gagnant ressortira vivant.

 

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Ca, c’est la version Javanaise… A Bali, les combats sont beaucoup plus expéditifs, car les coqs sont équipés d’un « tadji », une lame d'acier pointue et acérée d’une dizaine de centimètres, fixée à la patte gauche avec un long fil de coton rouge. Ce qui pour nous peut sembler une simple lame est, pour les balinais, imprégné d’une longue tradition : les éperons ne sont aiguisés que les nuits de pleine lune, ou lors des éclipses, ils doivent être dérobées aux regards des femmes, et ils sont fixés par l’un des cinq à six éperonniers du village, etc.

Ces combats, qui rythment la vie des indonésiens, et qui assouvissent leur besoin humain de violence et de jeu, furent interdits par le gouvernement en 2005, mais suite aux troubles que cela a généré, ont été autorisés à nouveau, mais limités à deux par mois. Dans les faits, les combats de coqs sont bien plus nombreux, car beaucoup sont organisés illégalement. Ils font partie intégrante de leur culture. Une phrase résume bien le tout : « si un coq peut marcher, il peut combattre, et donc tuer ».


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Autre ville, autre histoire, autres activités…

 

Après cinq heures de train, direction Surabaya, située à 260 km de là. Capitale de la province de Java Oriental, Surabaya (anciennement appelée Pasisir) est la deuxième ville d'Indonésie (après Jakarta) avec ses 3 millions d’habitants. Tout comme Semarang, Surabaya est une ville portuaire et une ancienne colonie Hollandaise. Elle obtint son indépendance, non sans heurts, en 1949, sous la pression internationale.


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Les curiosités ici, sont diverses et variées…

Il y a d’abord eu le quartier chinois, avec son temple, ses shop houses, et son marché où les rats jouent à cache-cache entre le stand de bananes et celui d’oignons… J'me serais cru à la maison...

 

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Puis, à quelques pas de là, le quartier arabe : d’après les écrits, c’est autour de la mosquée d’Ampel, le monument le plus ancien identifié (datant de 1421), que s’est développée la ville. En s’y promenant, on a l’impression d’être dans le souk d’un pays du moyen orient : des allées étroites qui rejoignent l’entrée de la mosquée, des vendeurs pakistanais de corans et d’autres produits religieux, des stands de dates Egyptiennes, des échoppes de voiles et de fez et, des hommes se préparant à aller à la prière…

 

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Et enfin, le quartier colonial hollandais, qui s’est construit sur les rives du Kali Mas, un canal qui traverse la ville… Un petit Amsterdam sous les tropiques… Parmi les bâtiments coloniaux qui s’y trouvent, la maison de Sampoerna, un ancien orphelinat construit en 1862, qui abrite désormais  une fabrique de kreteks.

 

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Les kreteks, ce sont les cigarettes indonésiennes fabriquées avec un mélange de tabac et d’épices, notamment le clou de girofle, qui, en brulant, fait un crépitement, d’où l’origine de son nom. Elles sont consommées par 90% des fumeurs, représentent 180.000 emplois dans le pays et consomment à elles seules 95 % de la production mondiale de clous de girofle (d’où ces clous de girofle étalés sur la chaussée de toutes les routes du pays, pour sécher au soleil).

 

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J’ai pu en avoir une visite guidée… voici ce que j’en ai retenu :

Le marché des kreteks est dominé par sept compagnies réparties sur l’ensemble de Java, Sampoerna étant un des leaders et contrôle environ 30% du marché. L’entreprise a été créée en 1913 par un chinois du Fujian, qui, pour vivre, roula des cigarettes chez lui qu’il vendait sur les marchés. Trois générations sont passées, et son petit business devint tellement grand qu’il fut racheté, en 2005, par le groupe Philip Morris International.

L’usine de Surabaya compte environ 3.000 femmes : celles à la caquette rouge roulent les cigarettes à un rythme de 400 à 500 par heure, celles à la casquette noire les coupent, et celles à la casquette jaune s’occupent de leur conditionnement (12 cigarettes par paquet, 200 paquets par heure, 12.000 rupiahs par paquet). Ce sont les hommes qui les fument, mais les femmes qui les roulent… elles ont les doigts plus fins.

 

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Après la ville, retour à la campagne… et à tous les « emmerdes » qui vont avec… Pfff… quand j’y repense…


En fait, l’objectif de cette incursion citadine était de rejoindre le Mont Bromo, une chaine de volcan offrant un paysage lunaire. Pour t’y rendre, tu dois prendre un bus depuis Probolinggo, une ville de 180.000 habitants connue pour ses mangues, mais surtout pour ses arnaques en tout genre… Le Lonely planet a même fait un petit encart à ce sujet : prix « spécial touriste », vols, etc… bref, un endroit où il ne fait pas bon s’éterniser…

 

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Du coup, je m’étais préparée : je devais prendre le bus reliant Surabaya à Probolinggo de façon à arriver avant 17H00, heure du dernier bus se rendant à ma destination finale. Et j’étais contente, puisque je suis arrivée là bas à 15H30. A la descente du bus, il y a bien eu ces rabatteurs qui essayaient de me vendre leurs services, mais je me suis directement dirigée à l’arrêt de bus sans me poser de questions. Il était là, attendant gentiment que les passagers arrivent…

Après une heure d’attente, j’étais toujours toute seule… Après deux heures, je commençais à m’impatienter, et les gens autours de moi n’attendaient qu’une chose : que je craque et finisse par accepter leur prix d’escroc. Et puis j’ai finalement trouvé une voiture qui s’y rendait, mais à peine avais-je tourné le dos pour prendre mon sac, que la personne avait changé d’avis suite à une discussion avec l'un des rabatteurs. Puis une deuxième voiture est arrivée, a accepté, puis s’est elle aussi rétractée… Une véritable mafia à laquelle je ne voulais pas céder. Je ne vous cache pas que je me suis « légèrement » énervée, puis un gars a moto a finalement accepter mon prix, un prix juste…

 

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Le paragraphe qui va suivre ne va certainement pas plaire à ma mère… Le gars en question a donc démarré, s’est arrêté à la station service pour faire le plein, a commencé à revenir sur le prix que l’on avait convenu, puis après un nouveau déballage d’arguments, il a repris la route jusqu’à ce qu’il tourne à gauche dans la forêt. Là, je ne vous cache pas que je n’étais pas, mais vraiment pas rassurée. Il s’est arrêté dans un village et son pote est arrivé pour recommencer la négociation. J’étais épuisée, mais je n’ai pas cédé… C'est une question de principe... Il m’a donc ramenée à mon point de départ, l’arrêt de bus. Il était 19H00 et la nuit commençait à tomber… En voyant qu'il n'obtiendrait rien de plus de ma part, il a appelé son pote, un guide qui devait se rendre à Bromo, et qui préférait accepter mon prix plutôt que de voyager à vide…

Une heure et demie de moto, un backpack de 20 kilos sur le dos, une route de montagne qui, du fait de la cote, t’incline en arrière… Je peux vous dire que je les ai travaillé mes abdos… Le point positif dans tout ça, c’est que j’étais tellement concentrée que je ne sentais quasiment pas le froid glacial des 2200 mètres d’altitude qui me pénétrait. Puis il m’a fallut trouver un hôtel, puis un guide pour le lendemain… Ah, quel bonheur d’enfin aller se coucher…

 

La nuit fut courte, car il fallut se lever à 3H00 du matin afin d’arriver au sommet d’un des cratères de la chaine (le Gunung Penanhakan – 2770m) pour profiter du lever du soleil. Avec des centaines de touristes (le Bromo est une étape incontournable de tout voyage sur l’ile de Java), nous avons observé pendant plus d’une heure les changements de couleurs que dame nature a la bonté de nous offrir tous les matins… Une vue époustouflante…

 

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Puis, nous sommes redescendus pour rejoindre le Bromo à proprement dit… pas le plus haut des cônes, mais le plus célèbre. Et les locaux le savent bien, puisqu’à la sortie de ta jeep, ils viennent de proposer une balade à cheval pour t’emmener au sommet (2392m). Là, tu as l’impression d’escalader des dunes de sable, sauf que ce n’est pas du sable, mais des cendres, puisque ce volcan est toujours actif. Sa dernière éruption remonte au 23 janvier 2011.

 

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Apres 45 minutes de grimpette, je suis arrivée sur la crête du cratère… un gouffre de 800 mètres de diamètre et 200 mètres de profondeur, où les locaux ont l’habitude de lancer des offrandes de fruits, riz, fleurs ou des animaux, aux dieux de la montagne. Cette tradition tire ses origines d’une légende du XVème siècle, racontant l’histoire d’un couple qui, n’arrivant pas à avoir d’enfant, demanda l’aide des dieux de la montagne. Ces derniers leur accordèrent 24 enfants, et demandèrent à ce que le 25ème, prénommé Kesuma, leur soit offert en sacrifice.

 

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Et puis c’est en voiture climatisée que je suis repartie et que j’ai continué mon périple… Car dans la jeep qui m’avait emmener au sommet de Bromo, il y avait un couple de hollandais parti d’Amsterdam à vélo il y a un an et demi, et dont la prochaine destination était l’Australie, toujours à vélo. Ils ont dû en vivre eux aussi des aventures… et trois étudiants de Kalimantan (la partie indonésienne de l’ile de Bornéo) qui m’ont parlé de leur package les menant à la même destination que moi : Ijen. Vu les difficultés que j’ai rencontré pour arriver ici, et ce que j’ai lu sur l’accès au volcan d’Ijen, je n’ai pas hésité une minute quand ils m’ont dit qu’il y avait une place de libre dans leur voiture…

  

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J’peux vous dire que je l’ai savouré ma voiture avec chauffeur, bien que ce ne soit pas vraiment mon genre de vacances que de suivre un guide et de déjeuner dans des restaurants où les touristes sont plus nombreux que les locaux… Du coup, leur hôtel, je l’ai skipé, et j’ai été toqué à la porte des voisins pour savoir s’ils n’avaient pas une chambre à me louer… Et hop, petite soirée avec l’habitant : lui travaille dans la plantation de café du volcan, elle, s’occupe de leur maison, rudimentaire de prime abord, mais luxueuse comparé aux standard locaux, puisqu’ils ont l’eau chaude… Après quelques verres de leur alcool local, il a commencé à me montrer son « big belly » et ses fesses !

 

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Le lendemain à la fraiche, j’étais prête à affronter les fumées toxiques du volcan… Après nous avoir déposé au pied du kawah Ijen un des cônes de la chaine de volcans du même nom, nous avons commencé notre ascension de la caldera : quatorze kilomètres de diamètre, 850 à 1 559 mètres d'altitude selon les endroits. Tout au long de notre marche, nous avons assisté aux allers et venues des mineurs qui transportent dans leurs paniers, ces gros blocs de pierres jaunes. C’est en arrivant au sommet du volcan que j’ai compris… Le Kawah Ijen renferme un lac volcanique d’une superficie de 41 hectares et profond de 200 mètres, considéré comme le lac le plus acide du monde. Les émanations de gaz qui s’en échappent sont une bénédiction pour l’économie locale qui vit de l’extraction.

 

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Une conduite installée au bord du lac canalise les vapeurs de soufre qui, en refroidissant, se transforment d’un gaz rouge en cristaux jaunes de plusieurs dizaines de kilos chacun. Ce sont ces gros blocs de souffre que les mineurs transportent dans leurs paniers : une charge de 75 à 90 kilos, à transporter sur  300 mètres à l’intérieur du volcan (avec un dénivelé de 45 to 60 degrés), puis sur les 3 kilomètres qui rejoignent la vallée. C’est à la raffinerie de sucre, non loin de là, que les mineurs sont payés en fonction du poids qu’ils ont transporté : 660 rupiahs par kilo, sachant qu’ils font deux A/R par jour, soit un salaire d’à peine 10 euros par jour. Cela paraît peu comme ça, mais c’est un très bon salaire par rapport à la moyenne locale, qui reste néanmoins insuffisant au regard des risques qu’ils prennent pour leur santé. Ce business n’est pas prêt de s’arrêter, puisque les 200 mineurs qui y travaillent n’extraient que 14 tonnes par jour, à peine 20 % de la production quotidienne.

 

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Et bien je vais vous dire, en observant ce va et vient des mineurs, j’avais le sentiment de revivre Pékin express… Mais si, rappelez-vous :

 

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Et voilà, c’est la dernière étape de mon périple sur l’Ile de Java… Après être sortis de la foret danse qui entoure le volcan, on nous a déposé à l’arrêt de bus où j’ai retrouvé le confort local et les « full packages » qui sont proposés pendant le voyage : karaoké, concert live et fumoir…  Oui, car les indonésiens sont mélomanes et fumeurs… Nous avons emprunter la route côtière jusqu’à Ketapang, où nous avons pris un bac pour rejoindre Bali…

 

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