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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 20:52

  

Dans la série des « Vérototo à… », on peut ajouter : Vérototo à Guangzhou.

Et contrairement aux apparences, ça rime, car un vrai chinois dira [gwahng-joh]. Les français, eux, diront plutôt Canton, associé à la foire du même nom, le RDV des acheteurs du monde entier à ne surtout pas louper… Et j’y étais… Petit reportage rien que pour vous !

 

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Nous sommes au mois d’Octobre, et Hong Kong vit au rythme des foires : Baby Product fair, Home Product fair, MegaShow Part 1, MegaShow part 2, Cosmoprof, etc. Elles se déroulent toutes au même moment. C’est simple, au mois d’octobre, je n’ai dû être que 3 ou 4 jours au bureau…

Et le gros morceau, c’est donc cette fameuse foire de Canton, puisque depuis 1957, la ville attire toute l’industrie chinoise pendant trois semaines, deux fois par an. Je n’y suis allée « que » deux fois trois jours, mais j’ai rencontré un couple de canadiens qui arrivaient au terme de leur troisième semaine de foire, et ils étaient contents de rentrer au pays.  

 

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Pour y accéder, il faut en vouloir… Déjà, pour rejoindre la ville, tu dois emprunter des chemins détournés car tous les tous les trains directs depuis Hong Kong sont complets très vite. La seule alternative est donc de passer par Shenzhen, d’où les trains y sont plus fréquents, mais tout aussi blindés ! Puis, pour rentrer dans la foire, il faut montrer pate blanche. Tu dois déjà, avant d’arriver en Chine, te préenregistrer sur Internet en justifiant d’une invitation d’une entreprise chinoise. Une fois sur place, tu dois passer des contrôles de sécurité avec scannage de tous tes effets personnels, afin d’accéder à la personne qui te donnera un formulaire à remplir (celui-là même que tu as déjà remplis en ligne, puisque tu as eu ton premier laissez-passer), puis, tu dois faire une nouvelle fois la queue pour donner ton formulaire remplis à la personne qui s’assurera que tu as bien tous les documents demandés. Après te l’avoir rendu tamponné d’un cachet  tout ce qu’il y a de plus officiel, tu devras attendre une nouvelle fois pour enfin obtenir ton précieux sésame : un joli badge bleu plastifié que tu dois garder autour du cou quand tu te trouves dans les halls d’exposition.

 

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Mais la récompense, c’est un joli stylo et le sac qui va avec, ou plutôt DES jolis stylos, puisqu’à l’entrée, c’est la guerre de l’objet promo… Une foule de personnes est amassée derrière des barrières, semblable au hall d’arrivée d’un aéroport, et ils essaient de capter ton regard et de te refourguer leurs cadeaux en échange d’une carte de visite. Ca y est, j’ai ma collection maintenant… des gros, des fins, des multimines (comme ceux qu’on avait à l’école), des pliables avec LED intégrée, avec mousqueton… bref, j’ai de quoi équiper une école !

 

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Une fois à l’intérieur, tu peux voir des exposants prêts à tout pour vendre leur produits, comme un vendeur de jouet en train de faire une démonstration sur un cheval géant en plein milieu des allées du salon, un fabricant de perruque en pleine négociation avec son produit sur la tête… Faut vraiment y croire pour rester sérieux… Tu as également des fournisseurs qui dégainent leur appareil photo pour immortaliser ta présence sur leur stand, des shows en playback avec des midinettes en micro short qui jouent de la musique classique et dansent une chorégraphie moderne, tous plein d’occidentaux qui se baladant de stands en stands, suivi par un ou deux chinois qui leur tirent leur trolley et leur servent d’interprète, et des exposants qui dorment dans un coin du salon...


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Puis au détour d’un stand, on t’aborde d’un « Hey, how are you ? Do you recognize me ? ». C’est simplement un acheteur rencontré lors d’un salon précédent… La foire a beau être gigantesque (tu peux même t’y déplacer en mini voitures électriques pour couvrir les 420.000m2, répartis sur quatre pattés de maison… et des extensions sont encore en cours), tu y retrouves les mêmes personnes. Le monde reste définitivement vraiment petit…

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Puis en fin de journée, il faut faire la queue au stand de taxis pour rejoindre ton hôtel à perpette, car ceux à proximité ont multiplié par trois le tarif de leurs chambres ou ont été pris d’assaut six mois à l’avance… Sacré business que cette foire de Canton !

Et le taxi, qui devrait pourtant te faciliter la vie, devient plus difficile que le métro, car même en montrant l’adresse de ta destination écrite sur un papier, ils ne peuvent pas t’y conduire, car ils ne parlent ni ne lisent l’anglais. Une traduction en caractère chinois est donc indispensable… Quant aux hôtels chinois, ce n’est guerre mieux… Leur chambres sont nickel, et le service irréprochable, mais pour savoir l’heure à laquelle est servi le petit déjeuner, ou à quel étage se trouve la salle de sport, j’ai dû parler à  trois interlocuteurs différents avant d’avoir une réponse. Moi qui croyais que l’anglais était un basique pour travailler dans le tourisme… Donc c’est décidé, une de mes résolutions pour 2012, apprendre une phrase de chinois par jour*** !

 

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Autre spécificité des hôtels chinois : le buffet du petit déjeuner. Il est tout simplement pantagruélique. Si tu aimes les fried noodles, les congee ou les pâtes de poulet à 7H00 du mat’, tu devrais trouver ton bonheur, sinon, tu devras te contenter de toasts à la confiture d’aromes artificiels de fraise rouge fluo, de yoghourt liquides à boire à la paille ou en gelée avec un ersatz de fruits emprisonnés à l’intérieur. Et le must, c’est que tu as la compagnie de Kenny G, Boyzone et Take that, diffusés en boucle pendant que tu dégustes ton festin. Ahhh, et puis tu as aussi le western restaurant sans serveur, où tu as bien l’hôtesse pour t’y accueillir et prendre ta commande (du moins, si tu arrives à te faire comprendre), du personnel avachis dans les banquettes du restaurant, des tables libres en pagaille, mais aucun serveur. J’aurais eu le temps, je serais bien restée pour savoir comment cela ce serait passé…

 

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J’ai profité de mes déplacements à Guangzhou pour y passer quelques week-ends, et j’ai découvert que la troisième ville la plus peuplée de Chine (après Shanghai et Pékin) n’étais pas limitée qu’à sa foire… C’est simple, j’y ai passé quatre week-ends, et je n’en ai pas encore fait le tour.

 

Mon premier week-end, je l’ai passé chez IXXS, une française qui vit en colocation avec un couple sino-américain dans une superbe maison d’époque au cœur de la ville, avec hauts plafonds et tomettes au sol. 

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Le premier jour, nous avons, avec un groupe de francophones (soit des français vivant en Chine, soit des chinois parlant français) loué des vélos pour nous rendre à XiaoZhou, un village d’artistes avec des canaux, un labyrinthe de ruelles où tu es obligée de te perdre, des maisons anciennes avec des jardins secrets, des mamies qui jouent aux dames (ou l’équivalent chinois) dans la rue, des temples, des galeries d’art…

Et le must, ça a été la visite privée de l’atelier d’un jeune peintre de 26 ans d’une maturité hors du commun, les conversations autours d’un thé avec un artiste allemand qui a élu domicile dans ce village (du moins pour le moment, puisqu’il a vécu dans à peu prêt tous les pays du monde), et le « hot pot » géant aux chandelles sur la « roof top » terrasse d’une des couchsurfeuses qui vit là bas.

Ahhh, Couchsurfing, j’adore… outre les superbes rencontres que tu peux y faire, tu découvres des pépites qui ne figurent pas dans les guides, et que seuls les locaux connaissent…

 

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Le retour à Guangzhou fut sportif (Yes !), puisqu’on a passé un tellement bon moment, qu’on n’a pas vu l’heure tourner, et nous avons dû pédaler comme des malades pour rendre nos vélos avant la fermeture du bureau de location. Et pour finir la journée en beauté, j’ai découvert les boites de nuit chinoises… Un vrai cours d’ethnologie ! Tu as toutes ces petites chinoises en jupe ultra courte et sur talons ultra hauts qui se pavanent et sortent l’accessoire indispensable en boite de nuit : les lunettes de soleil ! Mais le plus intéressant certainement, c’est le concept de mettre des tables sur ce qui devrait être la piste de danse, et la piste de danse en hauteur, telle une scène de spectacle. Tu me diras, dans certains bars de Hong Kong, ils ont installé des sortes de barrières sur le comptoir, dans le même esprit que les barres de pole dance, pour que les plus « show(wo)men » ou les plus enivré(e)s des client(e)s puissent se trémousser. Ce qui m’a bien fait rire aussi, c’est le DJ qui joue avec ses platines en faisant style de mixer, mais qui, en réalité, récupère toute la musique de son mac.

 

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Le lendemain, petit voyage dans le temps avec une balade sur l’ile de Shamian, un petit îlot de 1,5km2, donné en concession aux Français et Anglais qui y ont installé leurs administrations. Le résultat : un endroit plein de charme, où le temps s’est arrêté au XIXème siècle et qui sert de décor à des photos de mariage ou de mode.

  

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Et en ce qui concerne celles de mariage, tu peux voir les couples faire la queue pour pouvoir être photographiés à l’endroit le plus prisé, faire une pause maquillage ou une pause café tous ensemble pour échanger leurs impressions (ou peut-être aussi parce qu’ils sont trop nombreux pour ne pas se croiser), ou encore voir que sous les jupons de ces dames, il n’y a pas de jarretière, mais un jean ! Du moins, ça, c’est quand tu as la possibilité de pouvoir le dissimuler, car en terme de robe, tu as tous les styles : la robe blanche à l’occidentale, la robe rouge (couleur porte bonheur), la robe traditionnelle chinoise en soie avec broderies ou plus kitch… le style « petite maison dans la prairie » ou « country ». Une de mes collègues qui s’est récemment mariée m’a expliqué qu’elle avait 5 robes de mariée différentes à porter selon le moment de la journée. Une sacrée logistique et un sacré budget aussi !

 

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A quelques centaines de mètres de là, en longeant la Pearl river, tu rejoins le vieux Guangzhou avec ses arcades, ses petites échoppes spécialisées dans un seul et même article, et ses labyrinthes de rues où il fait bon de se perdre pour pouvoir les découvrir.


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Et en continuant sur Renmin nan Lu, tu rejoins progressivement le Guangzhou grouillant, animé et commercial qui font te rappeler que la Chine est définitivement le pays le plus peuplé (Guangzhou compte à elle seule 12,7 millions d’habitants)… Et toutes ces bouches, il faut les nourrir… Il y a de quoi faire sur « Food street » (oui oui, c’est bien le nom de la rue), une ruelle où d’un coté tu as des tables et des tabourets en plastique, et de l’autre, des stands où l’on te prépare toutes les spécialités du Guangdong, y compris des brochettes de scorpions. Pour ma part, j’ai opté pour un met un peu plus classique, mais tout aussi raffiné… des King prawns…

 

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Pour digérer, rien de tel qu’un peu de shopping… Et là, tu as le choix entre le shopping à la « traditionnel », ou le shopping d’une Chine « Société de consommation ».

Pour la première option, il faut se rendre au Jade market, un pâté de maison entièrement dédié à cette pierre, où boutiques et étals sont à l’enfilade. Tu as même un « jade shopping mall » de deux étages qui ne vend que du Jade. Et comme ce n’est pas la première fois que je vois ce type de marché (il y en a aussi un à Hong Kong), je me suis interrogée sur les raisons de cet engouement pour cette pierre verte, et rien qu’à lire ce proverbe chinois : « On peut estimer l’or, mais le jade est inestimable », on se rend tout de suite compte de son importance dans la culture chinoise. Dans la symbolique orientale, et plus particulièrement en Chine, le jade représente la beauté, la noblesse, la perfection et la puissance. Aux temps des dynasties, l’empereur distribuait, chaque année, une tablette de jade à ses princes les plus méritants. Ceux qui n’en recevaient pas étaient destitués. Posséder un jade est donc, en quelque sorte, pouvoir prétendre à une dignité impériale. On lui porte également des qualités curatives, puisqu’il soignerait les irritations ou les coliques néphrétiques, et permettrait d’éloigner les mauvais esprits. Du coup, beaucoup de parents en offrent à leurs enfants qui se marient. Et vu le nombre de chinois…

 

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Si tu préfères le shopping un peu plus contemporain, c’est sur Dishifu et Xiajiu Lu qu’il faut aller, deux artères commerçantes toujours trop petites pour accueillir tout ceux qui veulent dépenser leur argent… Là, c’est une succession de magasins de prêt à porter « Made in China » qui, pour attirer le client, embauche une personne pour faire du bruit devant la vitrine. Et chacun y va de sa technique : claquement de mains, mégaphone, ou frottement de gros bâtons. Ce n’est définitivement pas le meilleur endroit si tu veux du calme !

 

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C’est aussi là que tu peux rencontrer la mascotte du quartier, un homme oiseau qui distribue des bombons ; des gens couchés en plein milieu de la rue que tout le monde ignore ; des vendeurs ambulants de desserts tout gélatineux (ce jour là, j’ai préféré un cône glacé avec le petit bout en chocolat !) ; et, le soir venu, des stands de rue qui se font dégagés de la chaussée par la police à coup de pied, ou des vendeurs de tasses en porcelaine qui, vu les défauts (message avec fautes d’orthographe, différence de couleur d’un modèle à l’autre…), doivent probablement provenir du carton « rebus » de leur usine.

 

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Mais le plus drôle, ce sont les magasins de contrefaçon aux vues et aux sus de tout le monde : la virgule Nike qui n’est pas Nike, le crocodile qui n’est pas Lacoste, du Boss, qui n’est pas Hugo ou encore du Adidas qui se transforme en Adivon ! Il faut quand même reconnaître qu’il y a une certaine forme de créativité derrière tout ça…


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Mes deuxième et troisième week-end à Guangzhou, je les ai passé avec XXXXXXN, une Chinoise de 49 ans qui a envoyé sa fille étudier en France. Que dire d’elle si ce n’est qu’elle a une pèche d’enfer… Peut-être est-ce dû à toutes les mixtures traditionnelles chinoises qu’elle se prépare tous les matins ? Son frigo est rempli de baies séchées, de petits pots contenant des trucs bizarres et même d’un champignon géant, qui selon elle, seraient bénéfiques pour la santé. Une spécialité chinoise que de consommer un aliment pour ses vertus, plus que pour son gout…

 

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Quoi qu’il en soit, pendant ces quatre jours, on n’a pas chômé :

 

- Jogging au Yuexiu Parc, le plus grand parc de la ville, mais aussi celui qui abrite le symbole de sa création : la statue des cinq béliers. C’était donc pour moi l’endroit rêvé pour improviser ma petite danse. Et comme c’était le WE d’Halloween, j’ai voulu marquer le coup. Regarder bien… Ca va vite ! Car en fait, le garde n’a pas trop apprécié que je porte un masque de sorcière devant ceux qui les sauvèrent de la famine. Selon la légende, il y a plus de 2000 ans, alors que Guangzhou était une terre improductive et que sa population mourrait de faim, 5 hommes immortels seraient arrivés sur cinq béliers, emmenant chacun, un gros sac de riz. Ils donnèrent bénédiction à la ville et repartirent en laissant leur monture qui se transforma en pierre. Dès lors, la ville de Guangzhou devint riche et populaire. Afin de montrer mon respect envers leurs sauveurs, j’ai troqué mon masque de sorcière contre une jolie perruque et tout le parc m’a accompagné… Trop fort !

 

 

 

 

- Ballade dans le quartier ultra moderne de Tianhe, avec ses grattes ciels, ses musées, son opéra, son stade olympique, son antenne de télévision (un autre symbole de la ville) et ses centres commerciaux décorés pour Halloween. Parlons-en d’halloween… Il y a des décorations partout, mais il est célébré nulle part. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir recherché des bons plans… Du coup, je me baladais toute la journée avec mon costume dans mon sac afin d’être parée en cas de soirée inopinée. Et c’est finalement à mon retour à Hong Kong qu’il a servit, puisqu’après le boulot, j’ai troqué mon costume de « working girl » pour celui de cette sorcière mono-dent… C’est à Lan Kwai Fong, le quartier expat’, que la fête a eu lieu… En début de soirée, tu pouvais voir des costumes très sobres, du style un tailleur professionnel avec l’accessoire tendance du moment : les oreilles de diablotins rouge phosphorescentes dans la nuit, et plus le temps passait, et plus tu trouvais des maquillages sanguinolents ou des costumes plus sophistiqués. Et c’est marrant, de voir la réaction des gens quand tu retirais ton masque pour pouvoir respirer… ils ne devaient pas s’attendre à voir une occidentale…

 

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- Diner-croisière sur la Pearl river, le troisième plus long fleuve de Chine (2400km) après le Yangtze et le Huanghe (le Fleuve Jaune). La croisière était somptueuse, par contre le diner… pffff… un attrape touristes !


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- Journée de découverte dans la ville de Foshan, une ville de banlieue située à 25km de Guangzhou, célèbre (pour ceux qui connaissent la région) pour son Zu Miao temple fondé en 1080, et ses écoles de Kung Fu qui ont formé Bruce Lee. Là, nous avons pu assister à un opéra cantonais aux premières loges, puisque les chinois qui n’aiment pas le soleil ont préféré se tordre le cou à l’ombre, admirer les performances acrobatiques d’une lion danse, puis savourer un délicieux déjeuner assises sur des toilettes. Un nouveau concept de restaurant, où tu as des lavabos en guise de tables, des cuvettes de toilettes à la place des fauteuils, et des urinoirs accrochés au mur. Et devinez son nom : le « Toilet bar ». Un peu avant-gardiste pour une ville de banlieue chinoise ou la seule attraction locale est le temple bouddhiste d’à coté, mais transposer ce concept dans une ville telle que Hong Kong ou Shanghai, et cela fait un malheur…

 

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- Randonnée au Bayun park, le poumon de Guangzhou, puisqu’il s’étend sur 30km2. L’objectif pour ceux qui s’y rendent est d’attendre le point culminant (382m d’altitude), qui offre une superbe vue sur la ville. Pour y accéder, tu traverses une forêt, emprunte des chemins de galets sur lesquels tu dois (si tu en as envie) marcher pieds nus, afin de profiter d’un « feet massage » à l’œil. Je ne sais pas si c’est efficace, mais en tout les cas, tu le sens bien… Et tout ça, c’est en musique que ça se passe, car tous les randonneurs se baladent avec leur radio portative sous le bras qui diffusent à leur passage, des musiques chinoises on ne peut plus traditionnelles. Seule XXXXXXN écoutait des chansons françaises que sa fille lui avait téléchargées, du type Garou, Nathalie Saint Pierre ou Céline Dion. Une fois en haut, tu peux faire un vœu, l’écrire sur un morceau de tissu rouge, et le balancer dans l’arbre sacré pour qu’il se réalise.

 

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- Et enfin, excursion à Lian Hua Shan (花山), un ensemble de 48 falaises de pierre rouge découpées pour construire la tombe du roi Zhao Mo (un des nombreux empereurs qui régna en Chine). Outre la beauté du paysage (falaises abruptes, grottes de forme particulière, bassins fleuris de lotus, etc.), la visite fut très instructive, car c’est aussi un lieu de pèlerinage très fréquenté des bouddhistes, et le fait d’y aller avec une chinoise non pratiquante nous a permis de discuter ouvertement et sans retenue sur la religion. Notre conclusion à toutes les deux (et qui est bien sur très personnelle) est que bouddha a 17 paires de mains pour amasser le maximum d’argent : A peine étions-nous descendues du bus que des vendeurs nous sautaient dessus pour nous vendre leurs jolies fleurs de lotus en papier à bruler. Et puis toutes ces offrandes... un vrai business !

 

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A Guangzhou, j’aurai aussi découvert…


- Un commissariat de police. Non pas qu’il y ait eu une journée portes ouvertes ce jour là... Pour le visiter, il faut juste se faire dépouiller dans la rue. Après une journée de foire, alors que je voulais voir autre chose que des stands et des fournisseurs, je me baladais dans le quartier populaire de Honan, et sans que je m’en rende compte, on m’a piqué mon portefeuille avec liquide, cartes bancaires, papiers d’identité. Bref, j’étais vraiment dans la m---- ! Quand je m’en suis aperçu et en voyant ma réaction, tous les passants se sont amassés autour de moi. Bien sur, personne ne parlait anglais… L’un d’entre eux m’a tendu mes cartes de visite qu’il avait retrouvé dispersées sur la route, une autre a raconté ce qu’elle avait vu, mais sans pour autant avoir réagis, et un troisième a appelé la police qui m’a accompagné au poste. Ne parlant pas anglais, ils ont appelé un interprète à qui j’ai raconté mon histoire. Alors que je croyais en avoir fini, on m’a emmenée dans une seconde salle d’interrogatoire, afin de prendre ma déposition par écrit. Le mobilier, la déco, le policier qui fume avec un porte cigarette,… On se serait cru dans un film en noir et blanc. Une fois mon dépôt de plainte terminé, ils m’ont fait signer un document en chinois avec prise d’empruntes, et m’ont remis un justificatif, toujours en chinois, dont je ne sais toujours pas l’utilité, si ce n’est illustrer ce paragraphe sur mon blog ! Après deux heures dans leurs locaux (alors que j’étais leur seule cliente !), ils m’ont gentiment dit que je pouvais rentrer chez moi. « Et je fais comment mon brave monsieur ???!!! ». Il était 22H30, et je me voyais mal prendre le métro après ce qu’il venait de m’arriver. Il m’a suggéré le taxi… Ce n’est pas avec les 200 RMB qu’un allemand de passage m’a généreusement donné, que j’allais aller bien loin ! J’ai donc négocier qu’ils me déposent à mon hôtel à l’autre bout de la ville. C’est bête, mais je relativise la perte de mes 400 euros par l’expérience que j’ai vécu dans ce commissariat de police chinoise. On s’console comme on peut !

 

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- Que le samedi soir, il est impossible de trouver un restaurant « chic » disponible, car ils sont tous privatisés par des familles qui y célèbrent un mariage. A Guangzhou, et très probablement dans toutes les grandes villes de Chine,  le mariage est partout : sur Dishifu Lu où, tous les 20 mètres tu peux trouver une guérites proposant l’organisation de la cérémonie, sur Jiangnan dadao, où les boutiques de robes de mariée sont en enfilade, ou sur Shamian Island où les couples font la queue pour être pris en photo. Ici, le mariage est une question d’honneur et des sommes folles y sont investies. Après avoir lu quelques articles sur le sujet, j’ai appris que les jeunes chinoises subissent la pression de leur famille si à 25 ans, elles ne sont toujours pas mariées… Et l’Amour dans tout ça ???!!!


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- Qu’il faut se méfier des chiens quand ils sont tenus en laisse par des gars en uniforme… Je venais de passer le check point qui contrôle les passeports à la sortie du train venant de Hong Kong, quand un mignon ch’ti pépère m’a sauté dessus. Moi, l’ami des bettes et naïve que je suis, j’lui ai fait un p’tit câlin. Tu parles d’un mignon ch’ti pépère… Un sale clébard oui ! En fait, il m’a sauté dessus car il a sentis les fruits dans mon sac, et son maitre est venu vers moi pour me les confisquer. Des clémentines et du raisin… Mais j’ne me suis pas laissée faire… Je lui ai pris mes clémentines des mains et les ai mangées devant lui. Par contre, je n’ai pas pu sauver mon raisin… et j’ai eu droit à un petit papier pour avoir importer 150gr d’articles nécessitant une mise en quarantaine. Quelle connerie ! Mais ça fait le bonheur des vendeurs de fruits locaux, car en me voyant descendre chez eux tous les jours, à la fin de mon séjour, ils voulaient une photo !


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- Que le beaujolais nouveau cuvée 2011 n’est pas si dégueu que ça ! A vrai dire, la première fois de ma vie que j’y goutte… Et il faut que ce soit une Chinoise qui me fasse découvrir ce monument du patrimoine français... La honte ! Comme en France il est souvent considéré comme une piquette, j’en conclue que je n’y connais définitivement rien au vin, que le millésime 2011 est particulièrement réussi, ou que le terroir français me manque terriblement…

- Que la nuit, une seconde journée commence pour certains chinois, puisque tu peux voir des employés charger la remorque de leur bicyclette de marchandise à livrer à leurs clients pour l’ouverture du lendemain.


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- Que dans les stations de métro, outre des affiches indiquant les règles de bonne conduite (interdiction de courir, de se coucher, de cracher, de jouer à tarzan…), tu trouves aussi le parapluib’, un parc de parapluies en location , suivant le même concept que le vélib’. Ingénieux !

 

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Bref, un peu de dépaysement à seulement à trois heures d’Hong Kong…

  

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commentaires

S
<br /> Une phrase par mois?... Oh bein, t'es bientôt bilingue!!<br />
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V
<br /> <br /> Tu m'étonnes ! D'autant que je suis le calendrier vérotototien !<br /> <br /> <br /> <br />